Tout le monde s’attendait à une nouvelle manifestation pacifique hier lundi des enseignants du secondaire. Initiée par l’Intersyndicale, la marche n’aura finalement pas lieu étant suspendue par ses organisateurs. Ces derniers évoquent plusieurs raisons.
La première, est le meeting de l’opposition qui se tenait hier lundi 5 février. Pour Moussa Mfougouliye, secrétaire général de l’Intersyndicale, l’organisation de ces deux événements allaient noyer les revendications des enseignants.
Dans la mesure où les doléances des parts politiques réunis dans la résidence du secrétaire du parti Juwa sont aux antipodes de celles de l’Intersyndicale.
Nous avons jugé primordial de ne pas organiser notre marche pour éviter la confusion car les revendications des autres sont purement politiques. J’étais même convoqué à la gendarmerie. Ils m’ont annoncé que les autorités ont interdit les manifestations. Je leur ai donc annoncé que nous avions déjà suspendu notre marche. Nous nous sommes donc rendu compte que si nous voulions persister il allait sûrement y avoir d’énormes dommages vu les dispositions prises par les autorités en ce moment. Donc par sagesse nous avons reporté notre marche a-t-il indiqué.
Loin de s’arrêter là, les syndicalistes comptent opter pour d’autres méthodes. Dans un entretien accordé à Al-watwan, le patron de l’Intersyndicale a annoncé un arrêt des cours de 72 heures à partir ce mardi.
Des tracts pendant les assises
Les enseignants ont par ailleurs décidé de saisir les représentations diplomatiques en poste à Moroni. L’Union européenne, les Nations unies, la Ligue des Etats arabes, la Commission de l’Océan indien ou encore l’Union africaine sont entre autres les instances que les enseignants vont interpeller.
Nous allons leur expliquer à travers ces lettres l’origine de nos revendications. Constatant la décision du gouvernement qui dans le cadre des assises nationales méprise nos requêtes, nous estimons que c’est la démarche la plus appropriée, a ajouté notre interlocuteur.
Des tracts devraient être distribués dès ce mardi et ils seront distribués un peu partout en guise de protestation a fait savoir, Moussa Mfoungouliye. Depuis le mois de décembre les enseignants du secondaire réclament le paiement du mois de mai 2017.
Le versement de ce salaire fait partie des points saillants d’un accord signé au mois de juin dernier entre l’Intersyndicale et les trois gouverneurs pour mettre fin à la grève qui paralysait l’enseignement tout entier. Les autorités promettent de payer ce mois mais jusqu’à maintenant rien n’a été fait.