Les notaires de Ndzuani et de Mwali se sont réunis vendredi dernier à Fomboni à l’occasion d’une assemblée générale conjointe, laquelle devait poser un autre jalon dans la structuration du secteur. Cette rencontre visait à présenter le bilan des activités du nouveau bureau, les acquis enregistrés depuis sa prise de fonction en mars 2025, ainsi que les principaux défis auxquels la profession est confrontée.Organisée pour la première fois à Mwali, l’assemblée a été honorée par la présence de plusieurs autorités judiciaires de l’île, notamment le procureur général, le substitut du procureur de la République et la présidente de la Cour d’appel de Fomboni. Les échanges ont dégagé une problématique majeure : le faible nombre de notaires en exercice à Mwali, qui n’en compte actuellement que deux. Les autorités ont insisté sur «la nécessité d’augmenter cet effectif afin d’assurer une meilleure visibilité et un fonctionnement plus efficace de la chambre notariale à l’échelle nationale».
Au-delà du constat, les discussions ont porté sur les perspectives à venir, avec un accent particulier sur le renforcement des capacités professionnelles. Il s’agit notamment de «développer les formations et stages de perfectionnement», de «renforcer la collaboration avec les institutions judiciaires » et d’ «améliorer la qualité du service d’authentification des actes». «Nous avons déjà formé notre personnel à la déontologie du métier, afin qu’il sache comment se comporter envers lui-même et envers la clientèle, mais aussi sur l’éco-propriété», a expliqué le vice-président de la Chambre nationale du notariat, Maître Abdouraouf, également notaire à Ndzuani. Ce concept, qui concerne la gestion des biens matériels ou financiers détenus en commun par deux ou plusieurs personnes, pourrait selon lui «contribuer à la réduction des conflits fonciers au sein des ménages, malgré une connaissance encore limitée du notariat dans la société comorienne».Cette assemblée a également servi de cadre au lancement officiel d’un concours de recrutement de nouveaux notaires à Mwali, prévu à partir du mardi 23 décembre. Une initiative destinée à renforcer les effectifs et à améliorer la couverture notariale sur l’île.
Pour Maître Abdouraouf, le défi est aussi celui de la reconnaissance du métier. « Aujourd’hui, lorsqu’on parle du notariat aux Comores, seule une partie de la population de Fomboni, Mutsamudu ou Moroni comprend réellement le rôle du notaire. Nous nous fixons comme objectif, d’ici l’année prochaine, de faire connaître notre travail sur l’ensemble du territoire national, tout en limitant la concurrence existante entre les autorités communales et les notaires », a-t-il annoncé. Il a, à cette occasion, rappelé l’évolution du cadre juridique : avant 2010, les actes notariaux étaient pris en charge par les cadis, les chefs de villages ou les maires. Une loi promulguée en 2011 a transféré ces compétences aux notaires. Toutefois, «le manque de sensibilisation a entraîné un chevauchement des responsabilités entre les élus communaux et la structure notariale».
