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Rendue public vendredi dernier, soit trois jours après sa signature, la note circulaire du ministre des Finances et du Budget, Saïd Ali Said Cheyhane est remise en cause par la Confédération des travailleurs comoriens (Ctc). Dans un point de presse organisé hier mercredi au Retaj, le secrétaire général de ce mouvement syndical, Salim Soulaimana, est revenu sur cette note circulaire.
Selon lui, il y a dans ce document une mesure salutaire, mais qui cache une autre réalité dont les conséquences sur les citoyens seront inéluctables. Entouré de plusieurs responsables issus des sociétés d’Etat comme Comores Telecom et Anrtic, le conférencier soulignera les éventuels effets qui pourraient être engendrés si cette note était appliquée à la hâte.
Du directeur général cité en premier dans ce décret jusqu’au concierge en passant par les autres employés, ils vont tous subir les répercussions de cette baisse de salaire a-t-il prévenu.
Songer d’abord à la vie précaire des citoyens
La vie des comoriens est devenue de plus en plus chère. Le pouvoir d’achat est laminé. Si un cadre touchait par exemple 200 000 francs comoriens et qu’il était en période de découvert à la Snpsf. Comment va-t-il s’en sortir si subitement on réduit son salaire à 100 000 francs ? C’est la raison pour laquelle nous demandons à ce que le ministre des Finances accepte de repousser un peu l’application de sa note, le temps de discuter avec toutes les parties concernées, a-t-il plaidé.
Mais réellement existe-t-il un salaire suffisant pour toutes les charges d’un employé ? Dans sa plaidoirie, Salim Soulaimana a fait une comparaison des circonstances notamment en ce qui concerne l’époque durant laquelle, ce décret était signé.
En 1997, avancera-t-il, le chiffre d’affaire de Comores Telecom, n’avait même pas atteint 2 milliards de francs. Or actuellement il dépasse largement ce chiffre, à en croire le patron de la Ctc. Au passage, ce denier, a rappelé que toutes les sociétés d’Etats ne possèdent toujours pas des conseils d’administration qui devraient, selon toujours le décret, assurer la lourde tâche d’exécuter ces travaux.
Cette note est “inopportune” a-t-il qualifié car elle risque d’apporter plus d’effets négatifs contrairement aux résultats escomptés. Autre sujet abordé pendant sa rencontre avec les journalistes : le budget de 2018.
Celui-ci avec ses nombreux impôts rende encore difficile la vie des citoyens qui sont confrontés déjà à des nombreux soucis socio-économiques. Notre interlocuteur soulignera que les multiples impôts prévus dans la loi de finances de cette année n’arrangeront pas les conditions de vie de la population.
“Une partie importante de la population ne travaille pas. Ceux qui ont un emploi gagnent des salaires dérisoires. Il faudrait songer à la réforme d’abord avant de prendre de telles mesures. Nous préconisons des mesures d’atténuation de la part du gouvernement”, a recommandé Salim Soulaimana avant de d’affirmer que “trop d’impôts tue l’impôt”.