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Nouveaux horaires de travail  I À Mwali, les fonctionnaires appliquent les nouvelles consignes «avec difficultés»

Nouveaux horaires de travail  I À Mwali, les fonctionnaires appliquent les nouvelles consignes «avec difficultés»

Société | -   Abdillahi Housni

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L’application des nouvelles mesures horaires de travail posent des problèmes à Mwali pour certains agents de la Fonction publique et de l’Etat qui avaient pour habitude de pratiquer le sport ou effectuer d’autres travaux pour arrondir les fins de mois. Plusieurs questions se posent malgré le respect des nouvelles mesures constaté dans presque toutes les institutions étatiques.

 

Tous les fonctionnaires et contractuels de l’administration publique sont appelés, depuis le 1er octobre 2025, à respecter de nouveaux horaires de travail. Ils doivent en effet travailler du lundi au jeudi de 8h 00 à 17h 00 avec une pause entre 12h 00 et 13h 00, et le vendredi de 8H00 à 12h 00 afin de permettre aux fidèles d’accomplir la prière de vendredi. Le samedi, auparavant jour de travail, devient désormais un jour de repos tout comme le dimanche.

A Mwali, toutes les institutions étatiques respectent cette nouvelle réforme qui «vise à moderniser le rythme de travail des fonctionnaires et agents de l’Etat comoriens », selon les explications fournies par les autorités. Toutefois, cette décision n’est pas sans conséquences dans le secteur sportif et économique. Dans l’île de Djumbe Fatima, de nombreux agents de l’administration publique jonglent entre le travail dans la fonction publique et leur passion pour le sport, notamment ceux qui évoluent dans le football, le basket-ball et le volley-ball.

Des difficultés pratiques

C’est le cas de Fadjidou ben, caméraman de l’Ortc et gardien de but de l’équipe de Fomboni club. Ce joueur de football a joué dans plusieurs sélections nationales à l’échelle continentale. Cameraman de la chaîne nationale, il tente bien que mal de s’adapter dans ces deux milieux très exigeants et différents. «Dans le foot, nous avons signé des contrats avec nos équipes, et il est impératif de les respecter. Il est difficile de s’absenter pour les entrainements surtout maintenant que le championnat est déjà lancé. S’absenter de l’Ortc l’est encore plus », confie-t-il. Pour sécuriser son poste de cameraman, il ne prend pas la pause de 12h. «Au lieu de prendre la pause de 12h, je continue le travail jusqu’à 16h pour gagner une heure avec mes coéquipiers de Fomboni club.

Mais je dois avouer que c’est épuisant», a-t-il expliqué, soulignant «une situation partagée par de nombreux sportifs de la place». Parmi les personnes concernées par ce cas de figure, il y a Ikhar Mohamed qui se demande à quel moment doit-il s’entrainer, sachant que les stades ne sont pas équipés de système d’éclairage adaptés pour les entraînements nocturnes. «Mon intention n’est pas de critiquer pour critiquer, mais de soulever une réflexion collective sur l’impact réel de cette décision», a-t-il relativisé.
Sur le plan économique, de nombreux agents exerçant également des activités génératrices de revenus en parallèle, que ce soit dans l’agriculture, l’élevage ou le commerce, afin dd’arrondir les fins de mois, ne cachent pas leurs remous.

Ces activités, indispensables pour de nombreuses familles, seront certainement impactées par cette nouvelle organisation. «J’avais l’habitude d’aller dans mon champ, tous les après-midis après le travail, pour m’occuper de mes bovins et surveiller mes plantations. Maintenant, je suis perdu dans l’incertitude. Je cherche quelqu’un à qui confier au moins les animaux. Je sais que le vol dans les plantations va augmenter mais on n’y peut rien », regrette cet employé de l’Administration générale des impôts et du domaine (Agid).

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