Le mufti de l’Union des Comores, Aboubacar Said Abdillah Djamalillail, a convié mardi 26 août 2025, à la mosquée Imam Chafiou, des prédicateurs religieux (hatubs) du pays à une réunion d’information consacrée aux nouveaux horaires de travail dans la fonction publique, qui devront entrer en vigueur le mois de septembre prochain.
Selon le prédicateur Mohamed Ousseine Dahalani, cette rencontre faisait suite à une réunion tenue le 23 août entre le muftorat, le secrétariat général du gouvernement et le ministère de la Justice, des Affaires islamiques et de la Fonction publique.
Les discussions avaient porté sur l’adaptation des horaires, notamment le vendredi. Il a indiqué qu’un discours du chef de l’État, accompagné d’une note statuant sur les heures de travail, est attendu en septembre. Les bureaux fermeront le vendredi à 12h30 et rouvriront le lundi. La prière du vendredi devrait ainsi avoir lieu vers 13h. Le muftorat a toutefois regretté d’avoir appris cette décision d’abord via les réseaux sociaux plutôt que par voie officielle.
L’accomplissement des missions religieuses
Au nom des prédicateurs, Dahalani a rappelé les propositions transmises au gouvernement : déclarer le vendredi jour férié ou, à défaut, débuter le travail à 7h pour permettre une sortie à 11h. « Si nos propositions ne sont pas retenues, nous respecterons la décision du chef de l’État, garant du peuple », a-t-il précisé. Présent à la rencontre, Dr Said Bourhani Abdallah, chef du «Pôle religion» au secrétariat général du gouvernement, a estimé que cette réforme ne contredisait pas les principes religieux. «Il n’est écrit nulle part dans l’islam qu’il est obligatoire que le vendredi soit férié.
Le hadith demande simplement de répondre à l’appel du muezzin au moment de la prière», a-t-il soutenu. Il a assuré que les hatubs employés dans l’administration pourraient quitter leurs postes dès le matin pour remplir leurs missions religieuses. Certains prédicateurs ont néanmoins exprimé leur mécontentement. Bafakih Said Mohamed, hatub de Mdjwaezi ya Hambou, a critiqué la volonté du gouvernement d’ «imiter les Émirats arabes unis alors que la réalité comorienne est différente». Il a plaidé pour «un démarrage à 7h le vendredi et une sortie à 11h». D’autres, plus réservés, ont préféré ne pas se prononcer publiquement.