Désireux de donner une plus grande importance à la célébration de nouvel an musulman eut égard à celle accordée à l’année grégorien, le président de la République, Azali Assoumani a pris part hier dans la soirée à la place de l’indépendance à Moroni, à la cérémonie marquant l’avènement de l’an 1440 après l’hégire. Lors de son propos tenu en français, le chef de l’Etat a, en effet, estimé, après avoir adressé ses vœux de «bonheur, prospérité, concorde, santé, paix et progrès», que ‘l’Islam a façonné notre manière de penser et a influencé la vie quotidienne des Comoriens raison pour laquelle, il préconise que le nouvel an musulman soit «un événement annuel célébré avec faste».
Convaincu qu’il s’agit «d’une occasion pour magnifier l’Islam tolérant» qui caractérise les Comoriens face à la montée de l’intolérance et de l’extrémisme, Azali Assoumani appelle la population à «ne pas laisser les adeptes des sectes et de l’extrémisme s’implanter ou prospérer aux Comores». Il estime que les musulmans sont les premières victimes du terrorisme «qui n’a pas de religion» tout en insistant sur «l’Islam de tolérance, de modération et du vivre ensemble que nous avons hérité».
Abondant dans le même sens que le président de l’Union, le prêcheur Saïd Mohamed Saïd Haroune ira jusqu’à déclarer que la plus grande richesse des Comores «n’est pas l’argent, les buildings ou l’éducation bien qu’ils soient importants, mais notre plus grande richesse reste la religion». Il appellera le chef de l’Etat, le Mufti ou encore les Oulémas à barrer la route à ce qu’il qualifie de montée «de plus grand fléau qu’a connu les Comores», le chiisme.
«La paix, l’unité et la solidarité dans ce pays sont caractérisées par l’Islam de rite chaféite. Le premier ennemi de ce pays est celui qui tentera de jeter le trouble dans notre religion. L’on a jamais fait face à un plus grand fléau que l’avènement du chiisme par conséquent, tout le monde doit barrer la route à ce phénomène», détaillera Saïd Mohamed Saïd Haroune connu pour son verbe véhément à l’égard des chiites. Ce dernier dénoncera ce qu’il qualifie de manœuvres visant à tromper la vigilance des autorités en évoquant des bourses d’études qui seraient offertes à des Comoriens pour «étudier le chiisme en Iran et au Liban. Ils annoncent des bourses pour Madagascar mais en réalité, une fois sur place, ils prennent la route de ces deux pays. Les autorités doivent montrer plus de vigilance».
S’il insiste sur la paix et la sécurité du pays, le grand Mufti, Saïd Toihir Ahmed Maoulana affirme, pour sa part, que «ceux qui prennent à la légère les questions liées à la paix et à l’unité du pays ne doivent pas perdre de vue ce qui se passe dans les autres pays à l’image de la Somalie». Outre la fête du Muharram, Azali Assoumani est revenu dans son discours, sur la venue de Ramtane Lamamra en affichant sa satisfaction tout en rappelant qu’il y a «une différence entre consensus et unanimité». Le chef de l’Etat reviendra entre autres sujets, sur les événements qui ont émaillé le processus référendaire en évoquant la position des partenaires et des leaders de l’opposition. «Je suis perplexe devant le silence assourdissant de nos partenaires et des certains leaders politiques de l’Opposition quant aux actes perpétrés avant, pendant et après référendum», dira-t-il en faisant allusion notamment à l’agression du gendarme Ali Radjabou ou encore à la présumée tentative de déstabilisation du pays.