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Nouvelle centrale électrique : cinq groupes à l’arrêt

Nouvelle centrale électrique : cinq groupes à l’arrêt

Société | -

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Les responsables de la société publique expliquent «des problèmes mécaniques» survenus il y a quelques semaines et qui ont mis hors d’usage les «cinq» des neufs générateurs de la nouvelle centrale acquise il y a dix-huit mois. Les capacités de production ont sensiblement chuté, entrainant des délestages dans de nombreuses régions de l’île en cette période faste des grands-mariages.

 

Les cinq groupes électrogènes de la nouvelle centrale électrique de Vwadjuu sont à l’arrêt depuis maintenant plusieurs semaines, a confirmé, il y a quatre jours, la direction générale de la Ma-Mwe. Ils sont en instance de révision. Les pièces sont attendues d’une journée à l’autre. «C’est une question de jours», a ainsi précisé le directeur général de l’entreprise publique, Abdou Saïd Mdahoma, au cours d’un bref entretien accordé à Al-watwan. Selon le patron de la Ma-Mwe, un groupe est «hors d’usage, il doit être remplacé. Quatre autres générateurs ont besoin de révision». Des alternateurs et d’autres pièces de rechange devaient arriver à Moroni, samedi 7 juillet.

13 à 10 mégawatts

En tout, sur les neuf groupes acquis il y a dix-huit mois, seuls quatre sont en état de fonctionner aujourd’hui. Les capacités de production ont sensiblement diminué à la centrale de Vwadjuu. Le service «production» fait tourner la centrale d’Itsambuni 24h/24h pour assurer, ces dernières semaines, une production minimale aux usagers. «On est passé de 13 à 10 mégawatts, les deux centrales réunies. La centrale d’Itsambuni nous sert de secours pour éviter des coupures d’électricité dans la capitale», dit le directeur de la Ma-Mwe. «Il y a des régions qui connaissent des sérieux délestages nous avons aménagé nos calendriers de fourniture d’électricité dans les régions affectées», rassure Abdou Saïd Mdahoma, soulignant que les mesures préventives prises par la société n’ont pas permis, malgré tout, d’éviter «ces désagréments».

Le rapport Campagnard

À la question de savoir comment des groupes «supposés neufs» puissent lâcher 16 mois après, le directeur dit : «24h sur 24h, ce n’est pas évident que les groupes puissent tenir comme on peut l’imaginer». Interrogé sur l’opacité supposée ayant entouré l’opération d’achat et d’acquisition des neuf groupes, le patron de la Ma-Mwe dit ne rien connaitre. «On nous a remis des groupes électrogènes, nous faisons nos rapports de situation, c’est aux autorités, nos supérieurs de nous donner des instructions», a-t-il indiqué, précisant ne pas être au courant aussi «du rapport Campagnard», ce rapport de son prédécesseur qui aurait émis «des réserves» sur la nouvelle centrale. «Je n’ai jamais vu ce rapport».  


La nouvelle centrale électrique, célébrée en grande pompe, a démarré officiellement le 5 février 2017. Le pays, l’île de Ngazidja en particulier, avait renoué avec une stabilité énergétique qui a grandement contribué à booster les activités économiques, comme l’a d’ailleurs reconnu le Fmi dans son dernier rapport.  Mais l’euphorie semble s’estomper avec le retour à la case départ. Les délestages reprennent de plus belle et réveillent les mauvais souvenirs du passé.

Le fioul lourd en 2019

Plusieurs régions de l’île de Ngazidja vivent des heures voire des jours sans électricité en cette période faste marquée par les festivités des grands-mariages. «Nous y travaillons, nous appelons la population à la patience, nous comptons retrouver une fourniture régulière de l’électricité d’ici trois semaines», promet le directeur de la Ma-Mwe qui ignore si le contrat d’assistance et de maintenance de la nouvelle centrale allait être renouvelé au-delà de la période contractuelle de deux ans. Il est à noter que l’Etat comorien, dans sa politique énergétique qui court jusqu’en 2025, s’est engagé à diversifier ses sources d’approvisionnement en électricité. Une centrale au fioul lourd d’un montant de 41 millions de dollars est d’une capacité de 18 mégawatts, attendue en 2018, devrait être opérationnelle à la fin de l’année 2019.


Le pays souhaite réussir une transition énergétique avec le développement des énergies renouvelables et l’exploitation de l’énergie géothermique. Tout cela pour en finir avec la crise énérgétique qui perdure. Même si après «le colloque sur le Karthala» organisé en octobre 2008, les partenaires du projet ne se bousculent pas assez, comme le pays l’aurait souhaité. La nouvelle centrale électrique a été, pour le gouvernement, «une solution provisoire» en attendant l’installation de la centrale au fioul lourd.  


 A.S.Kemba

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