logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Nouvelles technologies I Qu’est devenue l’application Natidja ?

Nouvelles technologies I Qu’est devenue l’application Natidja ?

Société | -

image article une
Lancée en 2017 par Maoulida Said Mnamdji, l’application avait connu un succès grâce notamment à sa fonctionnalité qui facilitait la consultation en ligne des résultats des examens nationaux. Mais trois ans plus tard, l’Office national des examens et concours (Onec) a rompu toute collaboration avec la plateforme. «Une éviction» qui n’a pas, pour autant, entamé les ambitions du jeune développeur. Entretien.

 

À l’approche des examens de fin d’année, elle faisait toujours partie des applications les plus consultées aux Comores. Le nombre de téléchargements n’arrêtait pas de grimper. En trois ans, malgré la rupture de la coopération avec l’Onec, «Natidja» conserve encore cette notoriété. A tel point qu’à chaque fois que la période de la proclamation des résultats des examens nationaux s’approche, les hommages ne manquent pas de pleuvoir.


Pourtant, depuis 2020, Octra, l’entreprise qui a conçu l’application n’a plus l’autorisation de diffuser les résultats. «Une éviction» qui ne signifie pas pour autant que la célèbre application développée par Maoulida Said Mnamdji n’est plus opérationnelle. Loin s’en faut assure-t-il. « Après cette épisode, Natidja s’est dotée d’une fonctionnalité consacrée à la révision des cours de la 3ème jusqu’en terminale. On y publiait aussi des exercices interactifs. J’avais même commencé à m’approcher de certains enseignants afin qu’ils aient une possibilité de répondre aux questions. Mais en raison de mon absence au pays pendant un moment, le projet a donc pris un coup. D’ailleurs j’ai retiré l’application du playstore», révèle, le jeune développeur, pur produit de l’institut universitaire des technologies ( Iut).

Remplissage des bulletins, les absences…

Ce retrait du système d’exploitation Android ne signifie pas non plus que «Natidja» ne fonctionne pas a poursuivi le fondateur de l’entreprise Octra Comores. «La diffusion des résultats est la première fonctionnalité développée, mais mon principal objectif était de créer une application qui sera destinée aux écoles privées. Une ambition que je poursuis jusqu’à maintenant. Des établissements l’utilisent déjà. «Natidja» leur facilite les tâches telles que la saisie de toutes les informations, l’enregistrement des absences ou encore le remplissage des bulletins. Un enseignant peut rester chez soi et intégrer ses notes «, a énuméré Said, nommé depuis juin dernier, développeur backend à l’Agence nationale de développement du numérique(Anaden). «C’est aussi une façon pour lui de permettre aux parents de suivre les niveaux de leurs enfants en consultant directement les notes» a ajouté le natif de Vuvuni ya Bambao.


La nouveauté avec cette version réservée aux écoles, les responsables peuvent travailler en mode hors ligne en cas de coupure de connexion. C’est sur cette multitude de services que le patron d’Octra comptait s’appuyer pour exporter à l’international son joujou. Mais faute de partenaires, ce cap n’a toujours pas été franchi. « Aussi parce que pour le moment je suis occupé», explique l’entrepreneur qui fait partie des 10 personnalités élues en 2019 par Al-watwan.Une distinction qui récompensait les efforts déployés depuis 2017. Cette année-là, Maoulida Said Mnamdji a conçu la première application qui facilitait la consultation en ligne des résultats des examens nationaux. «Une révolution», disaient certains puisqu’avant le lancement de «Natidja», les candidats devaient attendre la proclamation du jury via les ondes hertziennes pour connaitre leurs sorts.

Cocher les matières

Après avoir intégré la possibilité d’accéder aux notes des candidats admis au second groupe en 2019, Said voulait, l’année suivante, franchir une autre étape : permettre aux élèves de cocher les matières à repasser. Mais après l’annonce de ces nouveautés, il a reçu un appel du directeur de l’Onec, Abdou Ali, lui faisant savoir qu’il ne pouvait plus diffuser les résultats. La raison ? Une conférence de presse organisée quelques heures plus tôt par le ministère de l’Éducation à laquelle l’équipe d’Octra a pris part. Cette sortie médiatique aurait déplu au patron de l’Onec. Depuis, l’institution a développé sa propre plateforme «compromettant l’élan d’un jeune ambitieux», selon les proches du concepteur de «Natidja».

Commentaires