Accompagnés de leurs avocats, des victimes originaires de Ntsorale ya Dimani, ont convié la presse, au restaurant le Select à Moroni, pour faire entendre leurs voix, hier, mercredi 24 août. Soit cinq jours après l’ouverture de l’information judiciaire sur cette affaire. À cette occasion, les avocats des victimes de Ntsorale ont appelé les autorités judiciaires à «ne pas passer sous silence ce qui est arrivé à leurs clients». Ils ont ainsi manifesté la crainte de voir les affaires concernant «coups et blessures volontaires, abatage d’animaux, maisons détruites ou incendiées, entre autres» étouffées par l’affaire d’homicide ou d’association à malfaiteurs. «Nous souhaitons qu’il y ait deux procédures parallèles. Ainsi, toutes les victimes ne seront pas oubliées», a déclaré Me Djamal-Eddine Bacar.
L’avocat a soutenu que si on mêle les affaires de destructions de biens et des incendies avec la procédure d’homicide, «cela va semer une confusion car nous nous retrouvons à la fois avocats de partie civile et de prévenus. Cela ne sera pas possible car nous ne pouvons pas jouer ce rôle dans le même dossier». Pour ne pas être confronté à cette situation, l’avocat suggère à ce que «le parquet se saisisse des affaires d’incendies, de destructions de biens, comme il l’a fait avec le dossier d’homicide».
Eviter une confusion dans «les deux affaires»
De son avis, cette affaire d’incendies volontaires doit retenir toute l’attention du parquet comme le cas d’homicide. «Ce sont des incendies criminels. Les auteurs de ces incendies ont agi avec la ferme intention de faire du mal, la preuve 37 maisons ont été brûlées et s’il y avait des gens qui y dormaient, il y aurait pu facilement y laisser leur vie», a souligné Me Djamal-Eddine Bacar.Ce dernier a ajouté qu’avant de se constituer partie civile pour réclamer des réparations suite «aux énormes dégâts commis à l’encontre de ses clients», un huissier de justice a dressé le constat. «Nous allons recenser toutes les victimes de ces dégâts, dresser un inventaire des biens détruits et joindre à tout cela un courrier adressé au procureur de la République», a-t-il fait savoir. Pour atteindre leur objectif, les avocats prévoient de s’informer du dossier depuis la brigade de Kwambani ou de déposer une plainte auprès du procureur. «Notre objectif est d’avoir deux procédures au lieu d’une. Dans le cas contraire, l’affaire serait compliquée à instruire», a-t-il estimé.
À son tour, son confrère, Me Youssouf M’sa, a ajouté que l’obligation légale du parquet à ouvrir une information criminelle suite à un homicide est la même pour ces cas d’incendies volontaires. «Les éléments des forces publiques dépêchés sur les lieux ont assisté à tout ce qui s’est passé. Par conséquent, l’automaticité de l’information criminelle doit être la même pour déclencher une procédure sur ces incendies». Me Youssouf M’sa a rappelé que l’information est à ses débuts. Toutefois, «nous souhaitons que toutes les personnes impliquées dans cette affaire soient poursuivies afin qu’il y ait de réelles réparations et que chacun réponde de ses actes devant la loi».