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Ntsudjini plaide pour la création d’un centre des recherches islamiques

Ntsudjini plaide pour la création d’un centre des recherches islamiques

Société | -   Elie-Dine Djouma

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Saïd Toihir bin Saïd Ahmed Maoulana est mort, il y a deux ans à Moroni, à l’âge de 84 ans. Samedi 19 mars en fin de journée, sa ville natale, Ntsudjini a organisé une cérémonie solennelle pour lui rendre un hommage en présence du chef de l’Etat et plusieurs autres invités. Une occasion pour la ville de plaider pour l’ouverture d’un centre des Recherches islamiques.

 

Deux ans après la disparition Saïd Toihir bin Saïd Ahmed Maoulana, sa ville natale, Ntsudjini, lui a rendu un grand hommage samedi 19 mars après la prière d’Al asr dans l’enceinte de la mosquée de vendredi. Ont honoré de leur présence cette cérémonie de commémoration, le président de la République, Azali Assoumani, le mufti de le République, Aboubacar Saïd Abdillah Djamalillail, l’ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi pour ne citer que ceux-là.


La cérémonie a débuté par une séance de lecture du saint Coran en guise de prière pour feu mufti. Charif Toihir, comme on l’appelait affectueusement, a été l’ami de tout le monde, les politiciens, les notables et les ulémas en particulier. Ces différentes couches sociales se sont mobilisées pour rendre hommage à celui dont les plus proches l’identifiaient comme «l’érudit, l’intellectuel et le défenseur des valeurs sociales».

Un centre des Recherches islamiques

Dans son allocution, l’actuel mufti de la République Aboubacar Saïd Abdillah Djamalillail a soutenu que “si l’on est réuni ici avec cette tranquillité, c’est grâce en grande partie au travail de Charif Toihir pour le maintien de la paix dans ce pays. Beaucoup d’entre vous le connaissent en tant qu’uléma ou intellectuel, mais il a été de son vivant un grand défenseur de la paix”. Pour lui, ce combat mené pendant plus d’un demi-siècle par son prédécesseur “doit être préservé pour un avenir meilleur de notre pays”.


Plusieurs intervenants se sont succèdés pour partager avec l’assistance leurs témoignages sur la vie de Fundi Toihir. Abdouloihabi Idaroussi est revenu brièvement sa biographie en rappelant qu’il est né à Ntsudjini et sera confié «à l’âge de 7 ans à son oncle maternel Saïd Moustoifa bin Djanffar à Zanzibar. Il va apprendre l’anglais avant d’aller poursuivre ses études à l’Université Al-Azhar Charif au Caire en Egypte suite à un concours regroupant cinq-cents candidats dont il a été le major”. Fils de Moindarini Djanffar et Saïd Ahmed Maoulana, Said Toihir est né vers 1942 et sera enterré à Ntsudjini le jeudi 9 avril 2020, au cimetière des chérifiens, Yibudjuu, en présence du chef de l’Etat.


Selon Fundi Abdouloihabi Idaroussi, Saïd Toihir bin Saïd Ahmed Maoulana est l’un des majors de tous les temps de l’Université Al-Azhar Charif, avec le Maldivien Abdul Kayoum. Il a résumé le niveau intellectuel du disparu comme «Mawusuan», c’est-à-dire une «encyclopédie». Pour lui, “Fundi Toihir avait maîtrisé tous les domaines ou presque. Il suivait l’actualité de la planète, du Monde arabe, occidental et africain. Il lisait beaucoup et régulièrement. Dans ses «Darsa», il donnait toujours des exemples et prenait des références sur l’actualité, ce qu’on ne vit pas avec les autres ulémas de nos jours”. Pour finir son intervention, Abdouloihabi Idaroussi a plaidé pour la création d’un centre des recherches sur la vie islamique et sur les personnalités islamiques du pays.

Une première officielle

Dans le même ordre d’idées, l’ancien ministre Djanffar Mmadi a fait le meme vœu auprès du président Azali Assoumani. “Nous sollicitons la création d’un centre des recherches islamiques”, a-t-il déclaré dans le but, selon lui, de préserver l’histoire de l’Islam ainsi que ces érudits qui l’ont enseigné. Toujours devant le président de la République, l’enseignant chercheur de l’Université des Comores a plaidé, au nom de la jeunesse de Ntsudjini, pour «la libération de l’enfant de Ntsudjini, Abdallah Abdou Hassane” en citant Voltaire : “même si je ne partage pas votre opinion, mais je suis prêt à mourir pour que vous puissiez exprimer librement votre pensée”.


Au terme de la cérémonie, l’un des fils du feu mufti, Siradjidine Saïd Toihir bin Saïd Ahmed Maoulana a récité un «shanyiri» en hommage à son père. Il sera enfin, avec ses trois autres frères présents pour la circonstance, présenté devant l’assistance et devant le chef de l’Etat par le notable Mohamed Ahamada Mboreha. Ainsi a pris fin cette première commémoration officielle du décès de Fundi Toihir correspondant à son deuxième d’anniversaire depuis sa mort.

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