L’ambassadeur Soulaïmana Mohamed Ahmed, décédé en France le 8 avril dernier, a été inhumé dans sa ville natale de Mutsamudu, le vendredi 16 avril, en présence du président de la République, Azali Assoumani, et de plusieurs membres de son gouvernement. Sa dépouille a d’abord été exposée devant le domicile familial, à Misiri, pour une première prière funéraire, avant d’être acheminée à la mosquée de vendredi de la Médina de Mutsamudu, pour une deuxième prière funéraire, après celle du vendredi, dirigée par le chef de l’Etat. Une troisième prière funéraire sera ensuite organisée au gymnase de Misiri, où se déroulera la cérémonie solennelle de ses funérailles.
Dans une courte allocution, le président de la République a fait savoir que le gouvernement a pris en charge le rapatriement du corps de l’ex-diplomate, et qu’il était de son devoir et celui de son gouvernement de «venir prier pour lui, sur place». «Nous espérons nous montrer reconnaissants envers quiconque œuvrera pour le bien de ce pays, pour que cela sert d’exemple à d’autres. Nous sommes venus prier Dieu de lui accorder sa miséricorde, car il a servi l’Etat, avec professionnalisme», a-t-il déclaré.
Un Comorien au sens complet du terme
Avant le chef de l’Etat, le ministre de l’Information et des Télécommunications, Ahmed Ben Saïd Jaffar, a fait un bref rappel du parcours du défunt. C’est selon lui un Comorien au sens complet du terme, fils de l’ancien homme d’Etat Mohamed Ahmed et de Roukia Abdallah, originaire de Mayotte. «Il a travaillé et donné son amour à son pays. Il a été un enseignant de français, directeur de la coopération au ministère des Affaires étrangères, chef de cabinet à la présidence de la République, directeur général d’un projet de la Banque mondiale, ambassadeur une première fois, puis une deuxième fois…», a rappelé le ministre Jaffar.
Soulaïmana Mohamed Ahmed était connu pour être un homme de principe. Le président de la République expliquera d’ailleurs, dans un passage de son intervention, les raisons qui l’avaient poussé à le choisir à nouveau comme représentant officiel de l’Etat comorien auprès de la République française, après une première démission de ce poste. «J’ai su qu’il avait déjà été ambassadeur mais avait démissionné parce qu’il ne s’entendait pas avec les autorités de l’époque.
Ce n’est pas courant de voir quelqu’un prendre son courage à bras-le-corps et démissionner parce qu’il n’est pas d’accord avec sa hiérarchie. J’ai donc jugé qu’outre son professionnalisme, mais c’est quelqu’un qui osera dire non à son chef quand ce dernier lui ordonnera de faire quelque chose d’incorrect. L’on doit faire ce que le chef ordonne, mais seulement si c’est en conformité avec les intérêts du pays et aux préceptes de notre religion», a dit le chef de l’Etat.