L’homme politique Ahmed Said Islam, ancien ministre sous le régime de Said Mohamed Djohar, a rendu son âme tôt dans la matinée d’hier mercredi 8 mars à Ntsudjini, sa ville natale. Survenue suite à une longue maladie, la disparition de l’ancien ministre, ancien député d’Itsandra Ya hari et membre fondateur du parti politique Maecha Bora dans les années 1970, puis du Rdr (Rassemblement démocratique pour le renouveau) secoue le monde politique.Ahmed Said Islam fut un acteur clé de multipartisme amorcé par le président Djohar après son élection en mars 1990. Un des lycéens qui avaient participé à la grève de 1968 au lycée de Moroni, l’homme politique a occupé plusieurs postes politiques depuis son retour au pays en avril 1976 après des études supérieures d’agronomie en Union soviétique.
Un homme politique humble et battant
Ahmed Said Islam avait occupé le poste de directeur de cabinet (le dernier avant de se retirer de la vie politique) de l’ancien président de l’île autonome de Ngazidja, Mohamed Abdouloihabi. L’agronome de formation, à son retour au pays, a débuté sa carrière à l’ex Cefader en embrassant les idéaux du feu président Ali Soilihi, plus particulièrement le plan d’autosuffisance alimentaire. Pour jouer pleinement son rôle, il a été nommé chef d’antenne au nord de Ngazidja de 1976-1978. Après avoir fait ses preuves, Ahmed Said Islam est devenu une référence dans le secteur. Et, sous le règne d’Ahmed Abdallah Abderemane, le ministre en charge de la Production, feu Said Hassani Said Hachim le nomme au Cefader de Mde pour assurer «la promotion d’une agriculture moderne».
Selon le témoignage d’Ahamada Mdahoma alias Abidjan, un des proches du défunt, Ahmed Said Islam a milité pour la démocratie dans nos îles au début des années 1990 grâce à son engagement politique au sein de sa formation politique. «A mon avis, c’est peut-être une des raisons qui ont fait qu’il eu la confiance de Djohar en lui confiant plusieurs portefeuilles durant son mandat. Il était un politicien modèle car il mettait en avant l’intérêt général», a souligné Ibrahim Said Hassan.
Ce dernier rappelle que le parti politique Rdr était une des œuvres de l’homme politique qui vient de rejoindre son seigneur. «Ce parti a été créé sous le régime de Djohar dans l’objectif de défendre les intérêts des citoyens et mieux asseoir la démocratie dans nos îles. En sa qualité de principal fondateur, le défunt a occupé le poste de président jusqu’à sa mort», a ajouté Ibrahim Said Hassan. De son côté, Saleh Assoumani a ajouté que le défunt était d’une grande modestie et témoignait beaucoup de respect à tout le monde. «Il écoutait sans interrompre. Il était un grand patriote, cependant, certaines personnes le critiquaient du fait qu’il ne s’est pas enrichi illicitement quand il était ministre». Il repose en paix au cimetière familial, (Djindji) aux côtés de ses aïeux. Né vers 1950, le défunt était père de trois fils dont un médecin dentiste et un banquier.