Le directeur général du Groupe Scolaire Fundi Abdulhamid (Gsfa), Ali Mze, est décédé hier à Paris, a-t-on appris de sources proches de sa famille et relayées par des plateformes numériques. Les condoléances commençaient à pleuvoir sur les réseaux sociaux où on enchaîne encore les messages élogieux à l’endroit de cette personnalité qui a dédié toute sa vie au service de milliers de jeunes formés dans son mythique établissement.
Symbole de l’enseignement général aux Comores, Ali Mze, à la tête du Gsfa, a joué un rôle irremplaçable depuis plus de trente ans dans la formation d’une partie de l’élite nationale, incarnant ainsi l’image type de l’exemplarité, de l’intégrité et de la probité professionnelles.
Il fait partie des rares personnes qui inspirent le respect dans presque tous les milieux du pays. L’homme au parcours sans faute fait partie des militants de première heure du Front démocratique (Fd) au début des années 1980, faisant même partie des prisonniers du mercenaire français Bob Denard après les évènements du 8 mars 1985 qui se sont soldés par l’incarcération des leaders du mouvement de contestation dirigée à l’époque par Moustoifa Said Cheikh. Après des jours d’emprisonnement, Ali Mze échappera belle aux dents de ses geôliers et esquissera la belle idée de fonder avec ses compagnons de confiance l’une des premières écoles privées modèles du pays : le Groupe scolaire Fundi Abdulhamid.
L’établissement qui a fait ses premiers pas en 1987 au foyer Awulad El Komor, puis à l’ancienne mission catholique avant d’élire domicile à Hamramba sur l’Avenue Ali Soilihi, est devenu, au fil des années, une grande référence nationale en matière d’enseignement en raison de l’encadrement pédagogique et de la rigueur de son directeur emblématique. Ali Mze, titulaire d’un Dea en Géographie obtenu à l’Université de Lille, adepte de l’excellence, choisit les meilleurs enseignants pour former des cracks dans presque tous les domaines.
Les scores de l’établissement aux examens nationaux depuis les années 1990 restent à la hauteur des efforts de son directeur fondateur.Révolté par le désespoir et le fatalisme ambiants, Ali Mze, réveillé par ses vieux réflexes de militant, décidera de se lancer en politique en devenant tête de liste aux élections communales de 2015 à Moroni pour “sauver la capitale de la décadence”, selon sa déclaration de foi. Le contexte politique de l’époque en a décidé autrement.Le directeur du Gsfa reprend service mais commencera à préparer la relève à partir de 2016 en se retirant progressivement des manettes de l’établissement. Paix à son âme.