Cheikh Afretane ben Saïd Aboubacar, une des personnalités les plus respectées de la ville de Ouani et de l’île de Ndzuani en général, est décédé la nuit du mardi 12 janvier dans sa ville natale, et devait être inhumé l’après-midi d’hier mercredi sur place. Cet ancien homme d’État, religieux et père d’une nombreuse progéniture (un de ses enfants est actuellement député et un autre secrétaire général du gouvernorat de Ndzuani), est né en 1928 et est devenu, dès le début des années 50, l’un des tous premiers instituteurs du pays.

Un métier qu’il exercera dans plusieurs localités de l’archipel, jusqu’au début des années 60, où il se reconvertira en politique. Il deviendra de ce fait député, et le restera jusqu’à l’accession du pays à l’indépendance, en 1975. Homme d’une grande carrure et doté d’une culture immense, Afretane, le fervent adepte puis cheikh de la confrérie Chadhuli, deviendra également, en 1978, conseiller à la Cour suprême, et le restera jusqu’à sa retraite, en 1994.

La présidence de la République, dans un communiqué, a rendu hommage celui qui fut parmi les 33 députés (sur 39) ayant posé l’acte héroïque du 6 juillet 1975. «Par sa participation au vote de l’indépendance des Comores, il a contribué à donner naissance à la nation comorienne. Cet acte historique fait de cet homme l’un des grands patriotes que la nation toute entière doit honorer la mémoire», précise le communiqué de Beit-Salam qui précise que le Conseil des ministres d’hier «lui a rendu un vibrant hommage».
Cheikh Afretane ben Saïd Aboubacar a été plusieurs fois médaillé (Chevalier de l’ordre du Croissant vert des Comores, Officier de l’ordre du Croissant vert des Comores et Officier de l’Etoile d’Anjouan) pour services rendus à la Nation.