Omar Tamou, homme d’État comorien, s’est éteint le 25 février en France. Son enterrement est prévu le dimanche 2 mars à Foumbouni. Né en 1942 à Morondava (Madagascar) de parents originaires de Mbadjini, il a fait ses études primaires et secondaires à Madagascar, obtenant une bourse du gouvernement malgache pour poursuivre son cursus à Tananarive. Il y rencontre plusieurs compatriotes, dont Ahmed Ali Hamadi et Mouslim Ben Moussa, qui reconnaissent en lui « un esprit brillant et engagé pour la cause comorienne ». Après l’indépendance de Madagascar, il obtient un baccalauréat en sciences fondamentales et poursuivra une formation en Mathématiques élémentaires. Il est recruté en 1964 par la compagnie Shell comme directeur à Moroni.
Homme d’autorité, de fermeté et de convictions
Il s’engage en politique en rejoignant l’opposition à Said Mohamed Cheikh et fonde le Parti Blanc avec Ali Mroudjaé et Mouzaoir Abdallah. Son engagement lui vaut d’être renvoyé à Madagascar, où il continue à travailler pour Shell. Le décès de Said Mohamed Cheikh en 1970 et l’accession du Prince Said Ibrahim à la présidence du Conseil de gouvernement facilitent son retour aux Comores. En 1971, il devient ministre de la Fonction publique. En 1972, son parti, le Rdpc, fusionne avec le Parti Vert pour former l’Udzima, qui mène le pays vers l’indépendance sous la présidence d’Ahmed Abdallah Abderemane. Il est ministre jusqu’au 3 août 1975, date du coup d’État d’Ali Soilihi. Emprisonné de 1976 à 1978, il retrouve des fonctions officielles après la restauration du régime Abdallah.
Omar Tamou devient tour à tour directeur général de la radio, ambassadeur itinérant, puis ministre de l’Intérieur en 1983. Il impose une autorité forte à l’État et consolide l’administration publique. Démissionnaire en 1984, il revient en 1985 après la rupture entre Abdallah et plusieurs figures du régime. Il reste ministre de l’Intérieur jusqu’en 1990. Avec l’élection de Said Mohamed Djohar, il rejoint l’opposition et devient secrétaire général de l’Udzima. Emprisonné après une rébellion en 1992, il est libéré en 1995 après le coup d’État de Bob Denard contre le president Said Mohamed Djohar. Candidat à la présidentielle de 1996, il arrive troisième derrière Mohamed Taki et Abbas Djoussouf.
Ministre des Transports et du Tourisme sous Taki, il devient ensuite conseiller spécial du président.Homme d’autorité, de fermeté et de convictions, Omar Tamou a marqué la vie politique comorienne par son engagement et sa volonté de structurer l’État .
Saïd Toihir