L’ancien ambassadeur des Comores au Sénégal, Moustakim Said Attoumane, décédé en France, à l’âge de 64 ans, dans la nuit du vendredi 17 octobre au samedi 18 octobre à l’hôpital de La Fontaine en région parisienne, a été inhumé samedi 25 octobre à Mitsamihuli en présence d’une foule importante composée de membres du gouvernement, de chefs religieux, de hautes personnalités, de cadres et d’anonymes, tous venus rendre hommage à ce diplomate de carrière qui a dédié toute sa vie au ministère des Affaires étrangères.
La prière mortuaire a été dirigée par le chef de l’Etat, Azali Assoumani. Le gouverneur de Ndzuani, Dr Zaidou Youssouf, beau-frère du défunt, a fait le déplacement depuis Ndzuani pour prendre part aux funérailles au milieu de nombreux amis et proches de l’ambassadeur. Les membres de ses familles de Wani dont sa sœur l’ancienne ministre de la Santé, Loub Yakout Said Attoumani ont assisté aux obsèques à Mitsamihuli. Des hommages à la mémoire de l’ambassadeur avaient inondé les réseaux sociaux, peu après l’annonce de son décès.«J’ai la tristesse de vous annoncer le décès de l’ambassadeur Moustakim Said Attoumane, survenu en France, tôt ce matin. Il était mon premier conseiller ici à Addis-Abeba 2013-2015. Nos condoléances les plus attristées à ses familles de Mitsamihuli et Ouani, sa femme et ses enfants et toute la communauté diplomatique», a posté sur son mur l’ambassadeur Assoumani Youssouf Mondoha.
Près de 40 ans dans la vie diplomatique
Son compagnon de première heure, Saindou Mlindé, très affecté par la disparition de son ami de quarante ans, garde la mémoire d’un homme «très futé en relations publiques et bien rodé en affaires administratives», ajoutant son pacifisme et son sens élevé d’écoute. « Moustakim a été pour moi un frère. Nous avons entretenu une amitié qui a duré 43 ans. Moustakim n’a jamais eu le moindre couac avec qui ce soit. C’est la personne qui a toujours privilégié le dialogue et la concertation», a-t-il souligné, contacté depuis la France avant de rappeler les années où « nous avons animé l’AESCOT (association des étudiants et stagiaires comoriens au Togo à une époque où il y avait environ 25 Comoriens dans le pays». Titulaire d’une maîtrise en Relations internationales, obtenu au Togo en 1987, après l’obtention du baccalauréat en 1979 et le Service national, deux ans après, Moustakim Said Attoumane intègre le ministère des Affaires étrangères en 1988 où il y fera presque toute sa carrière. Il fait partie de la deuxième génération de diplomates comoriens. Riche de ses premières années d’expérience, Moustakim Said Attoumane étoffe encore ses connaissances à l’Institut international d’administration publique (Iiap) de Paris en 1993 et participera à l’élaboration de nombreux traités internationaux signés par les Comores.
Il va gravir les échelons, passant de cadre intermédiaire entre 1990 et 2000 à chef de service, officier permanent de liaison (Opl), pilotant de nombreux dossiers en lien avec la coopération régionale avant de devenir Directeur général en charge de l’Asie et de l’Afrique au milieu des années 2000, puis chef de mission diplomatique.
Il sera nommé conseiller à l’ambassade des Comores à Addis-Abeba en Ethiopie de 2013 à 2015 avant de devenir ambassadeur des Comores au Sénégal en 2016-2021. Il était « très proche des étudiants pendant son séjour à Dakar par son implication dans les activités de la diaspora comorienne au Sénégal », se souvient Saindou Mlindé qui a présenté ses condoléances à la femme du défunt «Moinourou Dahalani Inspectrice des impôts avec qui il a eu trois enfants, une fille et deux garçons ».

