La réunion d’hier entre l’intersyndicale des agents de l’Education et le gouvernement a accouché d’une souris. Malgré la présence de trois ministres et du directeur de cabinet du chef de l’Etat autour de la table, les enseignants se sont cramponnés à leurs revendications.
Le mouvement de grève déclenché le 24 avril dernier se poursuit. Youssouf Mohamed Ali, le patron du cabinet présidentiel, se veut tout de même optimiste. «Nous avons discuté des examens afin de voir comment améliorer les résultats cette année, puis nous avons évidemment évoqué la grève», a-t-il déclaré à la presse à la sortie de la réunion.
A l’en croire, le gouvernement a accepté de débourser 400 millions de fc pour payer les reliquats de salaires, mais demande du temps pour le reste des revendications (avancements et intégrations). L’intersyndicale, elle, ne l’entend pas de cette oreille ; elle estime avoir suffisamment attendu.
Pour le directeur de cabinet du président Azali, le travail de la commission multipartite mérite d’être affiné afin de ne pas léser certains agents ou en avantager d’autres.
«Faux débat»
Une demande que le mouvement syndical juge «biaisée». Moussa Mfoungoulié, secrétaire général de l’Intersyndicale, dit en effet «ressentir une grande désolation face à de telles affirmations.
La commission a fait un super travail et ils le reconnaissent ; les avancements que nous revendiquons ne concernent aucunement des agents à la retraite, ni à l’étranger, décédés ou ayant déjà bénéficié de ce droit. Aucun agent inactif n’a été retenu ; c’est donc un faux débat que crée le gouvernement».
Pour ce qui est des reliquats, «ils ont fait marche-arrière. Au départ, ils étaient d’accord pour nous payer d’un seul coup, aujourd’hui ils nous parlent de tranches. Les choses sont très claires, tant qu’il n’y aura pas de reliquats, d’avancements et d’intégrations, la grève sera maintenue».
Du côté du gouvernement, on indexe le mouvement syndical de ne pas faire preuve de patience. Surtout que «certains parmi eux ne travaillent pas ou ont deux heures par semaine».
On apprendra qu’il y a un surplus de 304 et 74 enseignants, respectivement au collège et au lycée. La question que l’on se pose aujourd’hui est celle de savoir s’il y aura ou non un report des examens nationaux, prévus en début de mois de juillet.