Du simple papier cartonné bleu ou vert avec les informations du sujet vacciné, remplies au stylo bleu. Y figurent également deux cases dédiées aux cachets de la première et de la dernière dose.Sur le carnet vaccinal, il y a le drapeau de l’Union des Comores, dans un coin à gauche et le Sceau de l’Etat dans celui qui est situé à droite.
La carte de vaccination, qui est d’ailleurs trop grande et peu pratique, ne paie pas de mine. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui sont perplexes quant à son efficacité à lutter contre une fraude. «Ce document est facilement falsifiable, pour cela nul besoin d’être un ingénieur en informatique», a réagi un informaticien. Au noir, le précieux sésame s’écoulerait entre10 et 20 000 francs.
La ministre de la Santé, Loub Yakout Zaidou, sur un ton qui se voulait dissuasif a mis en garde toute tentative de fraude. « Nous sévirons de manière exemplaire tous ceux qui seront reconnus coupables de fraude », a-t-elle réagi au téléphone cet après-midi. La patronne de la santé a affirmé avoir pris en compte les limites du document en termes de sécurité. « Nous aurons une réunion de la Coordination Anti-Covid samedi prochain à ce propos notamment », a-t-elle assuré, nous promettant de reprendre langue avec elle pour connaitre les dispositions qui seront prises.
Une solution numérique
Al-watwan s’est approché d’un spécialiste du digital afin de voir ce qu’il serait possible d’entreprendre afin de sécuriser au maximum le carnet de vaccination. « Pour sécuriser le carnet vaccinal il faut absolument passer par une solution numérique qui enregistre les données de vaccination, génère le carnet (numérique avec un code QR par exemple et papier) plus une solution de vérification. Une application mobile par exemple qui scanne le carnet pour vérifier la validité du carnet. C’est le procédé utilisé par les autres pays et qui garantit une intégrité des données de vaccination et empêche la fraude.
La même solution a presque été utilisée pour résoudre les problèmes de falsification des tests PCR », a longuement expliqué notre interlocuteur. Ainsi, les agents qui seront chargés du contrôle de la carte vaccinale, « se muniront tout simplement d’une application mobile qui scannerait le code QR, lequel confirmera ou non la validité du document présenté ».Au moins, 20% de la population sont entièrement vaccinés.
Un travail de titan si l’on devait les rappeler afin de leur donner une carte vaccinale numérique. Un pari fou mais possible. «Les données existent, le défi est de les intégrer dans un système d’information, un défi qu’on peut résorber en allouant les ressources humaines nécessaires».