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Obsèques du grand mufti des Comores I Charif Toihir Ben Saïd Ahmed Maoulana inhumé hier à Ntsudjini

Obsèques du grand mufti des Comores I Charif Toihir Ben Saïd Ahmed Maoulana inhumé hier à Ntsudjini

Société | -   Elie-Dine Djouma

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Il était 10h 35 quand le corps du défunt a été accueilli à la grande mosquée de Ntsudjini sous une escorte de l’armée nationale et de développement. «Mais à cause de la crise du covid-19, le grand mufti n’a pas eu droit à une cérémonie officielle funéraire, interdite à la veille par le président de la République dans la mesure des préventions du coronavirus. Le chef de l’Etat a dirigé la prière funéraire, après l’avoir personnellement procédé à la veille à sa toilette mortuaire. «Seuls, les membres de la famille et les habitants de Ntsudjini pourront prendre part aux obsèques du mufti demain, jeudi», a averti mercredi soir sur les antennes d’Ortc le président Azali Assoumani.

 

Le mufti de la République des Comores, docteur Charif Toihir Ben Saïd Ahmed Maoulana, a été enterré hier jeudi dans sa ville natale de Ntsudjini. Sa famille, ses amis proches et les habitants de la localité de Nstudjini ont accompagné, leur père spirituel vers sa dernière demeure au cimetière royal de Ntsudjini aux côtés de la lignée des Sharif (descendants du prophète) de la ville. La première haute personnalité religieuse nationale est décédée mercredi soir, coïncidant avec le Nisf Shaabani, à l’hôpital Kalhifa ben Zayed Al Nahyane de Moroni à l’âge de 84 ans. C’est au rythme des invocations «Allah humma swali anla Muhammadin ya Rwabi swali anlayhi wa wsalim» que le corps du défunt a été conduit depuis son domicile au nord de Ntsudjini jusqu’à la grande mosquée de vendredi pour la prière mortuaire.

Il était 10h 35 quand le corps du défunt a été accueilli à la grande mosquée de Ntsudjini sous une escorte de l’armée nationale et de développement. Mais à cause de la crise du covid-19, le grand mufti n’a pas eu droit à une cérémonie officielle funéraire, interdite à la veille par le président de la République dans la mesure des préventions du coronavirus. Le chef de l’Etat a dirigé la prière funéraire, après l’avoir personnellement procédé à la veille à sa toilette mortuaire. «Seuls, les membres de la famille et les habitants de Ntsudjini pourront prendre part aux obsèques du mufti demain, jeudi», a averti mercredi soir sur les antennes d’Ortc le président Azali Assoumani.

Ami et père spirituel

A 10h 42, le locataire de Beit-salam a dirigé la prière funéraire devant une centaine des proches intimes du défunt, des fidèles musulmans, des hautes personnalités politiques et religieuses nationales. C’est dans un protocole un peu particulier que s’est déroulée la cérémonie funéraire du grand mufti national. En temps normal, un grand hommage digne du nom lui aurait été réservé par le gouvernement national suite à sa vingtaine des services à la tête du mouftorat. Fundi Toihir n’a pas été seulement le mufti de la République mais, un ami et père spirituel du président Azali Assoumani.
Le conseiller diplomatique du chef de l’Etat, Djaé Ahamada Chanfi regrette la disparition de celui qu’il «qualifie d’un père, d’un prédicateur, d’un modèle et d’un ami intime. «Je suis abattu. J’ai le cœur serré», lâche-t-il, larmes aux yeux avant de rendre un vibrant hommage à feu Fundi Toihir. «Mufti n’a pas été seulement un éducateur. Il a servi le pays pendant une vingtaine d’années. Son savoir-faire et sa culture générale faisaient de lui l’un des grands prêcheurs qu’on n’ait jamais connu. Il n’était pas seulement un Ulema mais un père et une source d’inspiration», dit-il.

Vers 11 heures, le président Azali Assoumani sous le silence de l’assistance, venue rendre un dernier hommage à mufti, il l’a accueilli dans sa dernière demeure avec ses enfants, entre autres. Cet instant émotionnel et éprouvant a marqué le dernier adieu de Charif Toihir Ben Saïd Ahmed Maoulana à tous ses proches, disciples, pairs, collègues et autres habitants de son Ntsudjini natal. Le cadi Saïd Mohamed Athoumane a, en quelques minutes, rendu hommage au défunt en faisant un tour de la biographique de l’homme qu’il a été et de serviteur de la Nation

Reconnaissance mondiale

«Pendant trente ans, mufti a travaillé dans la Daawa. Il invitait les gens à adorer le seigneur avec bonne foi, à s’aimer entre eux, à être loyaux et pieux», a-t-il résumé avant de rappeler que «l’enseignement islamique a perdu un pilier. Charif Toihir n’a pas été qu’une personnalité religieuse nationale seulement, il a été un homme du monde arabe». Charif Toihir Ben Saïd Ahmed Maoulana est l’un des premiers diplômés de l’Université al-Azhar du Caire en Egypte. Ntsudjini a pleuré hier le décès d’un de ses fidèles fils et défenseurs de ses valeurs.
Lors du tout dernier hommage fait publiquement à leur père, les frères Soilah, Siradji et Saïd Abdoulmalik n’ont guère caché leurs émotions. Ils dégageaient tous les trois de la pure tristesse digne d’orphelins. Charif Toihir Ben Saïd Ahmed Maoulana s’en est allé laissant des orphelins à Itsandra-mdjini et à Ntsudjini. A l’au-delà, il continuera son combat pour la défense des valeurs religieuses et islamiques. Repose en paix mufti! Que Dieu te réserve une place de choix dans son paradis. Le chef de l’Etat a décrété un deuil de trois jours.

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