Après la passation technique, place à la passation de services à l’Office comorien des produits de rente (Ocpr) entre le directeur sortant, Ismaila Mohamed, et le nouveau directeur de l’office, Anlyane Anlim. La cérémonie relative à l’évènement s’est déroulée en présence du ministre de l’Intérieur et de la secrétaire générale du ministère de l’Agriculture. A l’occasion, le directeur sortant a rendu un vibrant hommage à tous ceux qui l’ont accompagné durant ses deux mandats à la tête de l’institution. Ismaila Mohamed a aussi saisi l’opportunité pour citer certaines de ses réalisations au sein de l’office tout en espérant que son successeur poursuivra les projets en cours.
Un défi énorme
«Lorsque j’ai été nommé directeur de l’Ocpr, j’ai trouvé sur place un personnel qui réclamait cinq mois d’arriérés de salaire, j’ai réglé cette question, à peine, en quelques mois. A l’heure qu’il est, il n’y a aucun arriéré de salaire. La masse salariale est passée de 3 millions à 8 millions. Avec le soutien du ministre de l’Agriculture que je tiens à remercier, j’ai réussi à établir des relations avec l’Agence française de développement (Afd) pour financer la réhabilitation en cours du bâtiment de l’office et remettre sur pied la centrale de Shamle», a-t-il évoqué. Le désormais ancien directeur de l’Ocpr a cité des actions d’appui aux agriculteurs, notamment la distribution des lianes de vanilles. Il s’est réjoui que l’institution ait pu se doter d’un statut juridique permettant aux employés de réclamer leurs droits et évoluer dans un cadre légal. Ismaila Mohamed a toutefois pointé du doigt la manière dont il a été éjecté de son poste de directeur. Pour lui, il s’agit d’une humiliation. «Je suis un partisan de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc) et ce n’est pas facile de se pointer un bon matin au boulot, s’installer à mon bureau en train d’échanger avec mes employés et apprendre sur place que je ne suis plus le directeur. J’accepte la décision mais je n’oublie pas», a-t-il regretté.
Pour sa part, le nouveau patron de l’Ocpr, Anlyane Anlim, est conscient que le défi est énorme. Pour lui, la tâche ne sera pas facile mais il espère avec l’aide de tout le monde, relever les défis. «Mon prédécesseur m’a très bien accueilli ainsi que tout le personnel. L’ancien directeur a rappelé l’existence de 50 tonnes de vanille en stock dans les magasins et il est de mon devoir de trouver des clients potentiels pour écouler ce stock», a-t-il fait savoir. En effet, l’Association comorienne des exportateurs des produits de rente (Acepr) a accueilli la nomination d’Anlyane Anlim avec un optimisme mesuré. Dans un communiqué, l’association dit «placer de hauts espoirs en sa capacité à insuffler une dynamique nouvelle et à redresser la situation de crise que traverse actuellement le secteur».En réponse, le nouveau directeur espère « être à la hauteur des attentes » pour enfin redonner un nouveau souffle à ce secteur. «La vanille est notre pétrole et j’en suis conscient. J’ai l’ambition de redynamiser et booster le secteur. Pas seulement la vanille mais les produits de rente en général», a-t-il promis.