Un lémurien a attaqué plusieurs habitants du village d’Ongoni, à Ndzuani. L’animal, domestiqué puis abandonné par son propriétaire parti en voyage, a causé des blessures à au moins neuf personnes, dont le fils de ce même propriétaire. Durant près de deux semaines, l’animal a semé la panique dans le village avant d’être capturé et tué.Les attaques se produisaient principalement la nuit, dans des habitations isolées. Profitant de la pénombre, le maki mordait ou griffait ses victimes. D’après plusieurs témoignages, l’animal aurait été aperçu errant dans le village après l’absence prolongée de son maître. Privé de nourriture et livré à lui-même, il est devenu agressif.Face à la recrudescence des agressions, les habitants ont fini par réagir. Le mercredi en fin d’après-midi, une traque collective a été lancée. L’animal a été capturé en bord de mer puis abattu.
«Ce genre de comportement est rare chez les lémuriens. On pense que son agressivité était due au manque de nourriture. L’animal a même blessé le fils de son propriétaire et plusieurs autres personnes. Certaines ont été soignées à l’hôpital, d’autres non. C’est ce mercredi que la communauté a décidé de le pourchasser et de l’éliminer dans l’après midi », raconte Lava, un habitant du village. L’annonce de la capture de l’animal a donné lieu à des scènes de soulagement et de liesse. Selon notre interlocuteur, le chef du village affirme avoir identifié le propriétaire de l’animal et lancé un appel à la prudence.
«Il a invité toutes les personnes blessées ou ayant été en contact avec l’animal à se rendre dans un centre de santé pour limiter les risques de maladie», a-t-il déclaré. Selon le directeur régional de l’environnement et des forêts, Kiwamiddine Chibaco, une morsure ou une griffure de maki peut entraîner des complications infectieuses. «La transmission de bactéries est le principal danger. Il faut désinfecter rapidement et consulter un médecin pour prévenir toute infection», précise-t-il.
Ce fait divers relance le débat sur la détention d’animaux sauvages dans les maisons. Le directeur régional de l’environnement et des forêts estime que l’incident d’Ongoni est inédit, mais révélateur d’un vrai problème. «Un lémurien, comme d’autres animaux sauvages qu’on trouve dans nos foyers, reste un animal non domestique. Même s’il est peu connu pour son agressivité, il peut devenir dangereux, comme dans ce cas précis. Le domestiquer met en péril la sécurité d’une communauté », déclare-t-il.