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Onicor: Une perte de «plus de huit milliards» depuis avril 2018

Onicor: Une perte de «plus de huit milliards» depuis avril 2018

Société | -   A.S. Kemba

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L’établissement public vend à perte son produit après “le passage du prix de la tonne de 283.000 francs à 253.000 francs”, d’après un technicien de la boite. L’Office national qui importe environ 60. 000 tonnes de riz chaque année enregistre une perte de 215 francs la tonne. À cela s’ajoute les nouvelles pertes dues à “la hausse de la tonne du riz sur le marché international qui passera, à partir du mois de mai 2018, de 459 à 545 dollars”, soit “un nouveau manque à gagner de 37.442 de francs” pour chaque tonne de riz importée. Le gouvernement a validé un plan de sortie de crise mais les termes ne sont toujours pas entrés en vigueur.

 

L’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor) a enregistré une perte sèche de “plus de huit milliards de francs comoriens” d’avril 2018 à avril 2022. C’est le constat établi, ces derniers jours, par des techniciens de l’établissement après un croisement des données des comptes d’exploitation de la société.
À l’origine de cette perte : l’arrêté N°18/009/Vpmeeiatispaf/Cab, suivi de la décision N°18/068/Vpmeeiatispaf/Cab en date du mois d’avril 2018. Le gouvernement, à l’époque, avait procédé à la baisse le prix de la tonne du riz. Celui-ci passera de 283.000 francs à 253.000 francs. Cette baisse opérée par les autorités a entrainé une perte de 215 francs la tonne. L’Office national importe environ 60. 000 tonnes de riz chaque année.


À cela s’ajoute les nouvelles pertes dues à “la hausse de la tonne du riz sur le marché international qui passera, à partir du mois de mai 2018, de 459 à 545 dollars”, soit “un nouveau manque à gagner de 37.442 de francs” pour chaque tonne de riz importée, selon les explications fournies par le technicien de l’Onicor.

2 milliards de pertes chaque année

“Si vous faites un calcul simple : 37.442 francs de pertes la tonne multipliés par les 60 mille tonnes de riz importées chaque année, vous aurez l’équivalent de 2.246.520 milliards l’année. Et, avec les quatre années depuis 2018, cela fait huit milliards de pertes, plus précisément 8.986.080.000 milliards”, a expliqué notre interlocuteur. “Il y a aussi les 215 francs de pertes après la baisse de la tonne en 2018, cela nous laisse aussi un manque à gagner de 12.900.000 millions chaque année”, dit-il. L’Onicor est, par ailleurs, contraint de s’acquitter de la taxe unique estimée à 40.000 francs la tonne, soit l’équivalent de 2,4 milliards chaque année. “La taxe unique est restée en l’état alors que nous vendons encore le riz à perte. Il y a aussi les frais du scanner à conteneurs, c’est encore une nouvelle charge de plus de 75 millions par an, soit 300 millions ces quatre dernières années, ce sont des mesures prises avant l’arrivée du nouveau directeur Miroidi”, ajoute notre source.


À la question de savoir comment l’entreprise parvient-elle à fonctionner avec de telles dettes astronomiques, notre interlocuteur fait état des retards de paiements à la Société internationale islamique de financement du commerce (Iftc) qui garantit les achats des cargaisons sur la base d’un système de revolving. “On joue avec les retards, les échelonnements de paiements nous permettent de souffler en attendant la nouvelle cargaison et ainsi de suite”, souligne-t-il, parlant “d’un déclin financier” qui risque d’anticiper des conséquences fâcheuses à l’entreprises.


Le gouvernement a validé un plan de sortie de crise mais les termes ne sont toujours pas entrés en vigueur. Le conseil des ministres du 18 mars 2021 avait, d’après l’extrait du procès-verbal N°21-015, ordonné des “paiements réguliers des échéanciers du financier des opérations faisant en sorte d’éviter les charges additionnelles” mais aussi le “paiement des contributions au budget de l’Etat, au rythme des ventes réalisées” et non par rapport aux prévisions annuelles.


Il a été aussi ordonné la “réduction de la charge de surestarie au niveau de la manutention portuaire” ainsi que la “réduction de 15.000 francs/tonne la taxe unique revenant à l’Etat qui passerait alors de 40.000 francs à 25.000 francs”, entre autres. Sauf que ces mesures n’ont toujours pas mises en vigueur. Contacté par Al-watwan, le directeur général de l’Onicor Aboudou Miroidi, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire, précisant avoir informé sa hiérarchie et qu’il est “en attente d’une réponse”.

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