Le gouverneur de l’île de Ndzuani, Anissi Chamsidine, a réuni dimanche dernier au Retaj dans une conférence-débat, des représentants de la société civile, différents partis politiques ainsi que des citoyens, pour réfléchir et échanger sur les actions à entreprendre en vue de résoudre la question de Mayotte, dominée en ce moment par l’opération Wuambushu. De nombreuses pistes de solutions ont été dégagées par les participants. Entre autres idées émises, «une grande marche pacifique pour dénoncer cette opération », ou encore «des assises nationales sur la question de Mayotte».
Pour le gouverneur de Ndzuani, «les autorités comoriennes doivent désormais réagir», car il s’agit pour lui d’ «une question qui doit préoccuper plus d’un et nous devons mettre de côté nos divergences politiques et s’associer pour réclamer le retour de notre île, Mayotte». Et de s’interroger ensuite ainsi : «Si nous ne nous unissons pas pour cette noble cause, je me demande alors pour quelle autre raison nous nous unirons. Nous devons commencer à réfléchir sur ce que nous voulons car la France, elle, sait déjà ce qu’elle veut».
Anissi Chamsidine a été le premier à réagir pour dire non à la déportation des Comoriens de Mayotte sur l’île de Ndzuani. Raison pour laquelle il lance aujourd’hui un appel aux hautes autorités du pays à utiliser tous leurs moyens pour empêcher cette opération de se poursuivre. «Le peuple, l’histoire, le sang, la religion, la culture ou encore la civilisation nous unissent et font de nous un peuple unique.
La France veut non seulement nous séparer de Mayotte mais aussi des autres îles. Je me demande, avec une telle démarche, peut-on vraiment affirmer que la France est notre amie?». De son côté, le président du Comité Maore est resté convaincu qu’avec la mise en place de cette opération, «il y a une violation des droits de l’homme et des lois». «Nos autorités doivent agir vite et dire non», a-t-il souhaité, estimant au passage que «nous avons aujourd’hui le soutien du gouverneur mais nous aurons aussi besoin du soutien de tout le monde pour faire face à ce combat».
«Violation des droits»
Pour sa part, Nadia Tourqui, membre du collectif « Stop Wuambushu à Mayotte », a suggéré que la question soit soumise aux plus hautes instances internationales. «Les Nations-Unies, l’Union africaine et le G7 doivent tous être interpellés. De notre côté, nous devons être fermes. Avoir fait le nécessaire pour empêcher le navire Maria Galanta de rapatrier des citoyens comoriens à Ndzuani a été un premier pas encourageant», a-t-elle recommandé.La militante a également souhaité que les recommandations avancées sur la question de Mayotte lors des assises nationales soient cette fois-ci mises en application.