La commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) vient de sortir de son silence et se prononce sur l’opération « Wuambushu ». Dans un communiqué publié hier, mercredi, la Cndhl appelle «de la manière la plus pressante les autorités françaises à renoncer à leur opération, préjudiciable pour la dignité́ humaine, et à poursuivre le dialogue avec les autorités comoriennes en vue de trouver une solution durable aux problématiques de Mayotte».
A partir du 21 avril, selon de nombreuses sources, le ministre français de l’Intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin enverra des escadrons et des polices pour raser les habitation sprécaires et chasser les habitants considérés comme des sans-papiers résidant à Mayotte. Ce plan devra durer deux mois. Depuis son annonce, de nombreuses voix s’élèvent pour alerter sur les dangers d’une telle opération notamment sur le plan humain.
Risque pour la dignité humaine
La Cndhl craint «une violation grave des droits humains pendant «cette chasse à l’homme». Elle dit avoir d’ores et déjà, «informé ses différents partenaires des Droits de l’Homme sur la situation qui prévaut dans l’île comorienne de Mayotte et les conséquences extrêmement graves à venir dans le but de partager ses préoccupations et les sensibiliser sur le sujet». Toujours dans sa déclaration publiée hier, l’instance dirigée par Sittou Raghadat Mohamed appelle Paris à prendre toute la mesure des conséquences de la destruction des habitats et l’expulsion des personnes pour le respect de tous les droits de l’homme, ainsi que leurs implications pour la stabilité́ nationale et régionale à court et à long termes.
De son avis, «en plus des risques pour la dignité́ humaine, l’opération porterait atteinte aux droits fondamentaux des personnes vulnérables, notamment le droit à un logement décent, le droit à la non-discrimination, le droit à l’intégrité́ physique et psychologique, le droit à la vie privée et familiale pour ne citer que ceux-là».Rappelons qu’il y a quelques jours, c’est l’Unicef France qui est monté au créneau pour dénoncer le plan « Wuambushu » qui menace, selon l’agence onusienne, les droits des enfants étrangers.