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Opération Wuambushu I L’ambassadeur comorien à Paris saisit la direction de Cnews suite aux propos de Céline Pina

Opération Wuambushu I L’ambassadeur comorien à Paris saisit la direction de Cnews suite aux propos de Céline Pina

Société | -   Abdou Moustoifa

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Dans une émission consacrée à l’opération Wuambushu, la chroniqueuse s’est permise de désigner en des termes déplacés, les Comores laissant entendre que “ce genre d’Etat, s’achète au pire ça se menace”. Une sortie médiatique qui a suscité le courroux de nombreux Comoriens dont l’ambassadeur, Ahamada Hamadi.

 

Jamais confirmée officiellement par les autorités françaises, pas même son pionnier, Gérald Darmanin, l’opération Wuambushu occupe depuis son lancement l’espace médiatique comorien, français et régional. A Mayotte et en France, les invités se relaient sur les plateaux de télévision. Sur Cnews, le tour revenait à Céline Pina. Dimanche dernier, la chroniqueuse intervenait sur la chaîne.


Au cours de son émission, en réaction à la décision prise par le gouvernement comorien de ne pas accueillir ses ressortissants déportés et chassés de leur terre, à Mayotte, elle a désigné avec déconsidération les Comores par ces mots : “Ce genre d’État ça s’achète au pire ça se menace”.
Des propos qui ont suscité l’indignation jusqu’à Rue Marbeau. Dans un courrier auquel nous avons eu accès, l’ambassadeur des Comores en France, Ahamada Hamadi n’a pas tardé à interpellé le Directeur de Cnews, média, réputé proche de l’extrême droite.

« Clichés »

“Je me permets d’attirer votre attention sur les propos méprisants emprunts d’une pitoyable arrogance, tenus par Madame Céline PINA, Chroniqueuse dans une émission sur votre chaîne traitant de l’opération Wuambushu à Mayotte, à l’égard de mon pays, I’Union de Comores, ce dimanche 23 avril 2023”, écrit dans son introduction, le diplomate nommé, depuis septembre 2021.


L’ambassadeur a poursuivi : “Dire avec condescendance ça s’achète ce genre d’État, au pire, ça se menace n’honore pas votre chaîne et appelle à̀ s’interroger sur ce qui est recherché, avec de tels comportements. On peut s’attendre à mieux de la part de ces élites que le dédain et la suffisance”, a déploré, l’ancien conseiller diplomatique du président Azali Assoumani dans sa lettre en date du 25 avril. Le locataire de Rue Marbeau a dit “oser croire, que ce regard injurieux sur certains États et certains peuples qui ne sont pas dans leur considération, ne relève pas d’un certain racisme et d’un rejet de ce qui n’est pas soi”.


M. Ahamada invite enfin Céline Pina à sortir des clichés et des lubies pour regarder les relations internationales telles qu’elles sont. Car selon le diplomate comorien cela va lui permettre de comprendre que la France a aujourd’hui plus que jamais besoin d’amis et de partenaires et qu’il appartient ainsi à ses élites de l’aider dans cette compétition plutôt que de se réfugier dans le rejet de l’autre.


Très outré par la déclaration de l’ancienne militante socialiste, le collectif Stop Wuambushu à Mayotte est lui aussi monté au créneau pour dénoncer les propos de l’ex conseillère régionale d’Ile de France et auteure de l’ouvrage « ces biens essentiels”. Moins de 5 jours après son lancement, la très décriée opération de « décasage » menée par l’État français dans l’île comorienne de Mayotte a entrainé une levée de boucliers. Certains intellectuels de renom à l’instar de l’ethnologue Sophie Blanchy rappellent aujourd’hui haut et fort que les Comoriens sont chez eux à Mayotte [interview accordée au journal Le Monde ce mardi 25 avril 2023].

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