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Opération Wuambushu I Un citoyen dépose «une motion de destitution» contre le président

Opération Wuambushu I Un citoyen dépose «une motion de destitution» contre le président

Société | -   Abdallah Mzembaba

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Dans sa conférence, l’intéressé a insisté sur le fait que c’est une initiative individuelle qui n’engage ni le Front commun élargi, ni sa formation politique, l’Updc. «Même s’ils ne sont pas contre ma démarche, je suis ici en tant que citoyen et la loi me le permet», a-t-il précisé.

 

Ibrahim Abdourazak, porte-parole du Front commun élargi, a convié les médias hier matin à une conférence de presse au Select pour parler de sa décision de déposer une requête à la Cour suprême, avec pour ambition la suspension de l’opération Wuambushu, et surtout la destitution du chef de l’Etat, pour «haute trahison» dans le cadre de l’opération. Dans sa conférence, il a insisté sur le fait que c’est une initiative individuelle qui n’engage ni le Front commun élargi, ni sa formation politique, l’Updc. «Même s’ils ne sont pas contre ma démarche, je suis ici en tant que citoyen et la loi me le permet», a-t-il précisé.Ibrahim Abdourazak prétend avoir sensibilisé l’opinion sur la dangerosité de cette opération depuis le mois de février dernier, mais en vain. Selon lui, les déclarations du chef de l’État, publiées dans le journal «Le Monde» le 8 mai dernier, renforcent sa position.

Une requête auprès de la haute cour

Le conférencier se réfère particulièrement à cette partie de l’article : «Aux Comores, un scrutin présidentiel est prévu en 2024. Dans ce contexte préélectoral, l’opération française crée de nombreux problèmes. Alors que nous entrons en campagne, comment puis-je justifier devant mes compatriotes le fait que j’accepte les bateaux qui renvoient des Comoriens de Mayotte ? Cela trahirait notre Constitution, qui affirme que Mayotte est comorienne. Je pourrais être poursuivi en justice pour cela. » Selon Ibrahim Abdourazak, cela est déjà le cas, car «les bateaux qui reviennent de Mayotte ne transportent pas seulement des personnes qui ont souhaité rentrer, mais également des personnes contraintes de le faire. » Et pour étayer ses propos, il cite l’article 23 de la Constitution : «Aucun comorien ne peut être extradé ou expulsé de son pays».


Dans cette optique, l’intéressé a décidé de déposer une requête auprès de la haute cour, et si celle-ci ne devait pas aboutir, «les Comoriens en seront témoins». Il affirme être conscient qu’ «il y a eu un précédent dans le pays sous l’ère Djohar». Selon lui, «le gouvernement ne cesse d’entraver toute initiative visant à s’opposer à l’opération Wuambushu». «Toutes les manifestations sont systématiquement encadrées, voire réprimées. Toute tentative d’indignation du peuple comorien est étouffée», a-t-il dénoncé.


«Il existe des accords qui, lorsqu’ils engagent la Nation, doivent passer par l’Assemblée nationale ou être soumis au choix du peuple. L’accord du 22 juillet 2019 en est un exemple et constitue une trahison flagrante. Cet accord est à l’origine des problèmes que nous vivons aujourd’hui. Il va à l’encontre des intérêts des Comoriens et de la Nation comorienne», a affirmé Ibrahim Abdourazak, ajoutant que «la loi n’a pas été respectée et la cour doit mettre fin à cette opération».Et de conclure ainsi : «J’espère que la cour usera de son pouvoir pour stopper l’opération Wuambushu. La France n’est pas un partenaire, mais un ennemi des Comores. Si nous devons rompre nos relations avec la France, faisons-le».

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