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Opération Wuambushu : les valeurs humanitaires reléguées au second plan

Opération Wuambushu : les valeurs humanitaires reléguées au second plan

Société | -   Abdallah Mzembaba

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Médecins du Monde a vivement critiqué le blocage de l'accès aux soins à Mayotte, qui découle directement de l'opération Wuambushu et des événements qui l'entourent.

 

En début de semaine, un responsable de l’organisation Médecins du Monde a confié à Radio France internationale (Rfi) que les partisans de l'opération « ont bloqué les établissements de soins  pour exiger le départ »de ceux qu'ils considèrent comme des étrangers en situation irrégulière, perturbant ainsi les services de santé. Et d’ajouter que bien que les blocages aient été finalement levés, certaines manifestantes continueraient de se rassembler devant ces établissements pour soutenir le droit de retrait des soignants.

Cette situation a entraîné une réduction de l'accès aux soins, avec des fermetures imprévisibles de dispensaires et de services de santé. Les habitants, préoccupés par leur sécurité, évitent désormais de se rendre dans les établissements médicaux. Médecins du Monde a même dû suspendre ses maraudes dans les bidonvilles de l'île, faute d'accès aux patients.

Parallèlement, la situation se détériore également au Centre hospitalier de Mamoudzou, avec des problèmes d'accès aux médicaments et des cas de triage des patients en fonction de leur nationalité. Les professionnels de santé, déjà éprouvés par la situation, seraient également confrontés à des actes de délinquance et de violence, d’après toujours l’organisation non gouvernementale Médecins du Monde.

En ce qui concerne les délogements, les habitants évacués se voient proposer des logements d'insertion pour une durée de six mois renouvelables, en attendant de trouver des solutions durables en collaboration avec des associations et la municipalité. Cependant, à ce jour, environ la moitié des habitants du bidonville Talus 2 ont accepté ces propositions, suscitant ainsi des inquiétudes au sein des associations quant aux ressources disponibles lors des démolitions, car il n'y aurait pas suffisamment d'hébergements pour tous.

Il semble également que l'opération Wuambushu ne cible pas spécifiquement les individus en situation irrégulière, mais agit parfois de manière indiscriminée. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre une femme, mère de sept enfants et mariée à un homme de nationalité française, exprimant son indignation face à la destruction de sa maison. Elle affirme être en règle et payer toutes les charges sociales, mais elle a « perdu confiance en la justice française ».

A Mz

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