Officiellement, l’opération Wuambushu va débuter jeudi prochain, malgré les nombreuses voix qui s’élèvent contre ce qui est défini comme étant une violation grave des droits humains et du droit international. Parmi ces voix, chaque jour un peu plus nombreuses, il y a celle de l’ancien député de La Réunion (1993-1997) et ex-maire de Saint-Denis, qui a dirigé la commune pendant près de vingt ans, Gilbert Annette. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on le voit entouré de quelques personnes. L’ancien élu parle de «crime» pour qualifier l’opération Wuambushu et insiste sur la nécessité d’éclairer les Comoriens, Mahorais y compris, les Réunionnais et les Malgaches.
«Je pense à tous ceux qui ont eu le courage d’émigrer», dit-il en rappelant le passé et l’histoire de tous ces peuples venus de l’émigration dont «nous sommes tous originaires». «Nous nous devons donc d’être solidaires. On ne quitte pas son pays, sa famille par plaisir. On le quitte parce qu’on est acculé. Et ce qui a acculé les Comoriens à partir, c’est l’échec de la colonisation française». Gilbert Annette pointe ainsi du doigt le passé colonial de la France, qui est à l’origine des drames que l’on connaît actuellement.
Une situation qui pousse également les «Maliens, les Ivoiriens et les Camerounais, c’est également l’échec de la colonisation française». De là, il appelle à la mobilisation pour éclairer nos enfants, ouvrir les consciences sur ce qui se passe à Mayotte avec cette opération, puisque «la France veut faire payer son échec de la colonisation aux femmes et aux enfants». Selon lui, il y a chez les autorités françaises une volonté «de faire plaisir à l’extrême droite française et aux fascistes français».
«La France et son passé colonial à l’origine des drames actuels à Mayotte»
Dans sa lancée, Gilbert Annette fait savoir qu’en colonisation «notre pays, la France, n’avait qu’un but et ce n’était pas le développement de notre pays, mais son exploitation et de nos richesses. Elle est partie en laissant la misère dans notre pays».
S’il y a aujourd’hui la misère dans ces zones, c’est uniquement «à cause de la France. Les émigrés sont les victimes de la misère coloniale et c’est tout à fait normal qu’une mère et un enfant veuillent aller chercher l’espoir ailleurs». L’heure de faire de la diplomatie est, selon l’ancien maire, révolue : «battez-vous, on n’est pas là pour faire de petits discours. Il faut descendre dans la rue, aller voir le préfet parce qu’il est le représentant de Darmanin ici».