Manifestant leur satisfaction quant à l’application des engagements pris lors de la signature des procédures de libéralisation, les conférenciers ont assuré que «les pénuries à répétition sont désormais derrière nous». En effet, une première commande de 12 000 tonnes de riz, effectuée par neuf des douze importateurs, a été livrée au début du mois de novembre : 8 500 tonnes à Ndzuani, 1 000 tonnes à Mwali et 2 500 tonnes à Ngazidja, ces dernières étant fournies par l’entreprise Kashishi.
Par ailleurs, 5 000 tonnes en provenance des magasins Nardasse sont attendues à Moroni d’ici le 8 décembre. Le groupe Hassoil, qui a déjà réceptionné 300 tonnes vendredi dernier, prévoit de recevoir 500 tonnes supplémentaires le 5 décembre. L’établissement Waddane, ayant reçu 500 tonnes, s’attend également à une nouvelle livraison de 300 tonnes à la même date. D’autres acteurs comme Moustapha Ben Cheik, alias Bazahara, prévoient l’arrivée de 540 tonnes à Ngazidja le 5 décembre, tandis que Douka Bé attend 800 tonnes en provenance du Pakistan au port de Mutsamudu.
Selon Hamidou Mhoma, directeur général de la Chambre de commerce de Ngazidja, «jusqu’à présent, les importateurs titulaires de licences ont couvert environ 20 % des 60 000 tonnes autorisées en moins de trois mois. Les prochaines commandes sont prévues pour fin janvier 2025 ». Il a également appelé l’Uccia et le secteur privé comorien à veiller à ce qu’il n’y ait plus de rupture de stock. « Nous entendons ici et là des critiques sur la qualité de la première commande. Cependant, il s’agit du riz Irri-6 avec un taux de brisure de 10 %, identique à celui importé par l’Onicor depuis plusieurs années.
Qualité et prix du riz importé
La différence réside sur le fait qu’il provient de la récolte 2024 », ont précisé les conférenciers, tout en appelant à une bonne méthode de cuisson. Concernant le prix, ils ont rappelé que la fixation s’appuie sur un arrêté conjoint des ministres des Finances et de l’Économie, encadré par la Commission de la concurrence. «Nous avons respecté l’engagement de vendre la tonne à 400 000 francs, soit 10 000 francs pour un sac de 25 kg. Les commerçants revendeurs doivent à leur tour fixer le prix à 11 500 francs par sac», ont-ils affirmé, en dénonçant toute spéculation de la part de certains acteurs économiques.
Mohamed Bakri a également évoqué les difficultés liées aux taxes portuaires et aux coûts de manutention. «Récemment, j’ai dû payer environ 1 250 francs par sac pour le transport entre Mutsamudu et Moroni. Ces charges devraient être prises en considération par le gouvernement pour alléger les coûts pour les consommateurs», a-t-il plaidé, mentionnant aussi les frais des transporteurs routiers.
Les intervenants ont conclu en soulignant l’importance de faire de cette libéralisation un atout durable pour le secteur privé, afin de garantir un approvisionnement régulier en riz. «Les faiblesses dans la fréquence des armateurs internationaux, combinées aux infrastructures portuaires insuffisantes et aux tarifs élevés, figurent parmi les principaux obstacles. Ces coûts, parmi les plus élevés de l’océan indien, rendent le fret plus onéreux», ont-ils déploré.