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Pèlerinage 2019 / La sécurité sanitaire est «assurée au maximum» par l’équipe médicale comorienne

Pèlerinage 2019 / La sécurité sanitaire est «assurée au maximum» par l’équipe médicale comorienne

Société | -

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Composée de six médecins, dont trois de Ngazidja sachant le nombre important des pèlerins venant de cette île, un de Ndzuani, un de Mwali et un autre résidant en Arabie Saoudite, mais également de trois infirmières dont une femme, l’équipe médicale demeure un corps indispensable de la commission mise en place par l’Agence nationale du hadj et de la Oumra (Anho) pour superviser le pèlerinage. Ainsi, l’on se demanderait exactement le rôle d’une telle équipe dans une agence de pèlerinage, mais aussi dans un pays où la médecine ne fait pas partie de ses soucis. Entretien.

 

Depuis 2016, l’Agence nationale du hadj et de la Oumra (Anho) a jugé nécessaire, avec le concours du gouvernement, d’intégrer des médecins dans sa commission de supervision du pèlerinage, contrairement aux années précédentes où ce sont les agences de voyage qui se chargeaient d’intégrer un médecin dans leurs rangs. L’équipe est composée de six médecins et de trois infirmiers. Elle compte également sur le concours de plusieurs médecins venus accomplir le hadj, comme tous les ans. L’idée de créer cette équipe n’est pas incongrue, selon Dr Mohamed Abdourazak Ahmed, un des six médecins de l’équipe médicale du la Bi’itha (Commission), du fait que plusieurs avantages ont été enregistrés, notamment sur le fait que les médecins sont disponibles pour tout le monde, même les étrangers, et non pour une agence quelconque. Le vice-président de la commission médicale note, de prime abord, que depuis la mise en place de cette structure, rien de très grave n’a été enregistré dans les terres saintes. «Aucun décès n’a été enregistré parmi les pèlerins comoriens. Pas d’hospitalisation non plus, ni de cas d’hypoglycémie ou déshydratation. Il n’y a pas eu non plus des cas de diarrhée car nous contrôlons la nourriture», a expliqué le médecin.


Dr Mohamed Abdourazak Ahmed détaille les travaux réalisés par cette équipe, lesquels travaux débutent à Moroni avec des visites médicales gratuites, même si l’on achète des bandelettes au prix de 1000 francs. L’équipe effectue des analyses médicales et arrête, selon notre interlocuteur, des recommandations. Au cas où le ou la candidat(e) au pèlerinage présente des cas graves les médecins peuvent recommander un accompagnement d’un membre de famille. Ainsi, le médecin citera un cas de BAV, une maladie de cœur qui nécessite une prise en charge permanente, découverte lors des contrôles médicaux. Le patient, indique-t-il, sera en permanence sur un fauteuil roulant et sera accompagné par un membre de sa famille. «L’équipe médicale, en commun accord avec l’Anho et le ministère de la Santé, a mis en place des visites médicales pour identifier les pathologies chroniques et savoir comment les prendre en charge», a-t-il indiqué évoquant par exemple l’hypertension et le diabète.

L’équipe installe un cabinet médical

D’ailleurs, concernant ces pathologies, le médecin parlera de plus 30% de d’hypertendus et 10% de diabétiques sur les personnes âgées de plus de 55 ans. «Les femmes sont d’ailleurs les plus touchées par ces pathologies chroniques, avec plus de 60%», a-t-on fait savoir. A part les avantages cités, Dr Mohamed Abdourazak Ahmed montre le rôle important que joue son équipe, notamment «désengorger les hôpitaux saoudiens». L’équipe installe un cabinet médical à l’hôtel où sont logés les pèlerins. Celui-ci doit être validé par les autorités sanitaires saoudiennes. L’on y trouve, ainsi, un lit de consultation, deux lits d’hospitalisation (ou stabilisation), deux bouteilles d’oxygène, un aérosol (appareil pour les asthmatiques), des sondes urinaires, entre autres. L’équipe est partagée pour mieux travailler, avec des permanences et des gardes. «Deux médecins assistés d’un infirmier de 8 h à 20 h et deux autres de 20 h au matin. On a amené des médicaments qui sont distribués gratuitement. Par contre, si la maladie nécessite un autre médicament, on le prescrit et le patinent l’achète dans une pharmacie avec ses propres moyens», souligne le médecin avant d’ajouter que pour les cas graves qui nécessitent des interventions beaucoup plus importantes, des évacuations sont recommandées. D’ailleurs, pour cela, il mentionnera la contribution du royaume qui prend en considération les travaux réalisés car, avec une autorisation signée par le Mouas’sas (l’organisation en charge du hadj), il accepte que l’équipe travaille avec les hôpitaux saoudiens, au prix de certaines conditions comme celle de s’engager avec une société de ramassage de déchets médicaux.

Un médecin chargé des évacuations et un autre en charge de l’administration sont nommés pour la liaison entre les structures sanitaires locales et l’équipe comorienne. «L’équipe médicale sur place identifie et s’occupe à temps des cas qui nécessitent une intervention urgente», précise Dr Abdourazak montrant que ce travail effectué par l’équipe médicale intègre certaines des conditions indispensables pour l’octroi de visa d’entrée en Arabie Saoudite pour le pèlerinage, notamment la vaccination introduite en 1987 par les autorités saoudiennes contre la fièvre jaune et/ou la méningite. Laquelle vaccination reste valable pour dix ans.En dehors de l’hôtel, c’est-à-dire, à Mina et Arafat, où les épreuves les plus dures et difficiles attendent les pèlerins, sous un soleil de plomb habituel, un hôpital spécial, Moustashfat Minal-wad, est mis en place. «Si on a un patient grave, on appelle l’ambulance de cet hôpital et rapidement le patient est pris en charge», a indiqué Dr Mohamed Abdourazak Ahmed.

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