Le Programme d’appui au développement durable des transports (Paddst), financé par l’Union européenne, a convié la presse, jeudi 6 décembre, à un petit-déjeuner media à l’hôtel Retaj. Une occasion pour les conférenciers de présenter le bilan des réalisations de ce programme dans le pays et de porter des éclaircissements sur certaines questions soulevées par la presse. Au cours des échanges, un tableau a résumé les activités du Paddst en chiffres. On y lit 116 kilomètres de routes améliorées lors du Paddst1 à plus de huit milliards de francs comoriens, 37 kilomètres de routes rénovées à hauteur de plus de six milliards de francs, plus de deux mille emplois directs et indirects et plus de quatre cents formations.
Financé par l’Ue à travers le 10ème Fond européen de développement (Fed) pour une période de plus de cinq ans, ce programme Paddst II a mis dans un premier temps l’accent sur l’entretien courant au niveau de la route Itsinkudi ya Washili vers Mtsangadju dans la région de Dimani, et le projet routier Miringoni-Wala. Selon le directeur national des infrastructures, cette rencontre permettra à toute la population, de comprendre la gestion de fonds du Paddst et les préoccupations du bailleur par rapport à certains engagements qui ont pris du temps pour se concrétiser. «Plusieurs travaux ont été réalisés à travers ce fonds de l’Union européenne», a-t-il annoncé.
Le Paddst a financé la route d'Itsinkudi ya Washili vers Mtsangadju dans la région de Dimani
Au cours de ces échanges, le chef du bureau de l’Ue aux Comores, Thierry Rivol, a saisi l’occasion pour apporter la lumière sur «le probable» gel des financements de l’Ue sur des projets aux Comores. Il a tout d’abord noté que l’Ue finance suivant des impacts et des objectifs. Il a surtout regretté le manque d’entretien des chantiers financés à coup des milliards par l’Ue. Le fonctionnaire de l’Ue note, toutefois, le non-respect de certains engagements par la partie comorienne notamment l’opérationnalisation d’un fonds d’entretien routier (Fer) pour l’entretien courant et périodique. On apprend que le gouvernement comorien souhaitait transformer le Fonds d’entretien routier (Fer) en Fonds routier (Fr). L’idée est de financer des travaux de construction des routes au lieu de se limiter seulement sur l’entretien.
Il a, à cet effet, fait savoir que l’Union européenne a accusé un retard par rapport au calendrier conjoint avec la Bad pour aider les efforts de mise en place du fonds d’entretien. «Nos instances, qui vérifient la pertinence des investissements, ne nous laissent pas financer. Ici, nous avons investi, à travers les deux programmes, environ vingt-sept millions d’euros depuis 2011-2012 pour relancer l’entretien courant et périodique. Mais, nous constatons, en ce moment, que ces actions d’entretien et même le Fond d’entretien routier (Fer) n’existent plus», a-t-il indiqué. Et d’ajouter que la lettre de l’Union européenne a été très claire, elle ne cesse pas sa coopération. «Dans les réseaux sociaux, il y a eu une interprétation abusive. Elle a juste constaté que certaines actions sur lesquelles nous nous sommes mises d’accord avec le gouvernement, un engagement par écrit, n’avaient pas été mis en œuvre. Les trois ou deux conditions, qui ne sont pas compliquées, n’étaient pas réunies», a précisé Thierry Rivol.