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Paiement de la vignette à Ndzuani  Un dénouement pas tout à fait rassurant

Paiement de la vignette à Ndzuani  Un dénouement pas tout à fait rassurant

Société | -   Sardou Moussa

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Dans les faits, la crise touchant le transport routier à Ndzuani est finie. Pourtant, une incertitude plane toujours quant à une nouvelle crise puisque l’accord trouvé entre les parties concernées demeure flou. Aux dernières nouvelles et ce contrairement à Ngazidja et Mwali, les transporteurs en commun anjouanais paieront la vignette à moitié prix.

 

Après près d’une semaine de mécontentement, exprimé à travers un arrêt de travail partiel, les transporteurs en commun de l’île de Ndzuani ont repris la route depuis le lundi après-midi.

Le trafic saturé observé toute la matinée du mardi à Mutsamudu a témoigné du dur moment passé par les grévistes comme par leurs clients, pendant les cinq jours de grève, qui avaient notamment paralysé l’administration et l’approvisionnement des marchés et des magasins.

Une entente a en effet été trouvée entre le syndicat des transporteurs et la direction insulaire des impôts, à propos du paiement de la taxe diesel et de la vignette automobile, objets de la contestation.  


D’après Saïd Ahmed, le président dudit syndicat, l’autorité aurait finalement et pour le moment cédé.

 

Je vous appelle à reprendre le travail. Il y a eu cette réunion [avec les autorités], mais nous en discuterons entre nous après. Nous comprenons que dans les jours qui viennent l’on ne vous demandera ni taxe diesel, ni vignette. Les agents que vous croiserez sur la route vous demanderont seulement la patente ; la vignette sera demandée aux particuliers, d’après ce que j’ai entendu du directeur des impôts, a-t-il déclaré à la radio, à l’adresse de ses confrères.


Ce dénouement est le résultat d’une entremise, offerte par Ibrahim Ahamadi, le coordonnateur des préfets de Ndzuani, installé la semaine dernière par le pouvoir central.


A la radio, il a juste dit que “l’on s’est entendu avec les chauffeurs et le directeur des impôts qu’ils trouveront une issue à cette crise, et à l’heure qu’il est le travail a repris”.

 

Mais au téléphone, il a affirmé ceci à Al-watwan : “le mécontentement des chauffeurs a été dû à l’agression du président de leur syndicat par un agent des impôts, puis par le fait que la direction des impôts leur demande de s’acquitter de taxes vers la fin de l’année. Pour eux, l’année est finie et ils ne veulent pas payer ces droits. J’ai négocié avec les deux parties pour que chacune concède quelque chose. C’est ainsi que l’on s’est mis d’accord avec le directeur des impôts qu’un camion qui devait payer cinquante mille francs donne la moitié, et même chose pour les autres types de véhicule.”


Il est alors difficile, puisque les versions se contredisent, de connaitre dans ces conditions, le fin mot sorti de ces négociations, qui avaient réuni le syndicat, la direction des impôts, la gendarmerie et la justice autour du coordonnateur.

Mais peut-être aussi la crise n’a pas trouvé son issue autour de la question des taxes...  “Ce qui a surtout conduit les grévistes à coopérer, c’est la considération humaine qu’ils ont eue de moi, au moment où l’exécutif de l’île n’a pas daigné intervenir pour réunir les parties et trouver une solution”, croit le coordonnateur.

“De toute façon la grève de cette fois avait du plomb dans l’aile, et je pense que le syndicat a dû saisir l’occasion pour sauver la face”, estime de son côté Ali Boura Soilihi, le préfet de Mutsamudu.


Au final, c’est une entente pas tout à fait claire, qui peut de nouveau faire parler d’elle dans les jours ou les semaines à venir. D’autant plus que le ministre de l’Intérieur s’est montré ferme vis-à-vis d’Usukani wa masiwa, au sujet de la collecte de la vignette.

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