Comme le riz et les autres produits alimentaires, le pain est devenu aussi rare à Ndzuani ces derniers temps. Pour s’en procurer, il faut parfois savoir tenir sur ses pieds. Car c’est souvent la queue devant les quelques boulangeries qui en fabriquent encore, nombreuses étant celles qui ont temporairement fermé. “Ces derniers jours je rentre avec beaucoup de retard au village car je dois, à la sortie du travail, passer chez le boulanger avant, pour espérer avoir quelques pains.

Je patiente parfois des heures pour cela”, témoigne une mère de famille, greffière au palais de justice de Mutsamudu, et domiciliée loin de Mutsamudu, dans la région de Sima. Par ailleurs, qui dit rareté, dit cherté. Le pain de 320 grammes n’étant plus ou rarement fabriqué en ce moment, celui de 160 grammes (ou du moins qui est supposé être de cette taille car nombreux sont les consommateurs qui pensent à tort ou à raison qu’il a été “diminué”) est rapidement passé de 75 à 125 francs chez le revendeur. La cause de ce manque est la rareté de la farine.

Mais selon Salim Mohamed, un boulanger de Gungwamwe (Mutsamudu), il n’y a pas que le manque de farine qui est à l’origine de la rareté du pain. D’autres causes entrent en jeu. “Nous, on a arrêté de fabriquer le pain car une bonne quantité de la farine qui est actuellement sur le marché semble avariée. Elle coûte malgré tout jusqu’à 13 000 francs le sac de 25 kilos. Et si vous arrivez à trouver de la bonne farine, elle est hors de prix : jusqu’à 18 500 francs, alors qu’elle valait seulement 9 500 francs il y a encore peu de temps”, affirme-t-il.