Le président du parti Orange, ancien ministre de l’Intérieur (2016-2021), Mohamed Daoud alias Kiki, en garde à vue depuis mardi, a été placé hier sous mandat de dépôt par un magistrat saisi par le paquet de Moroni. Il est poursuivi pour «mise en danger d’un agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions, Violence et séquestration d’un agent de la force publique, vol du matériel de l’agent et confiscation du matériel», selon une communication transmise à Al-watwan.
Le procureur de la République Ali Mohamed Djounaid a indiqué que le président du parti Orange, Mohamed Daoud alias Kiki aurait «mis en danger un agent de la force publique qui était dans l’exercice de ses fonctions, le 30 avril dernier ». Et de poursuivre : « le 30 avril 2024, Mohamed Daoud s’était approché d’une voiture stationnée où cet agent était à bord et avait crié plus fort que cet agent est un voleur alors qu’il savait très bien en sa qualité d’ex ministre de l’Intérieur qu’il s’agissait d’un agent de la force publique qui était dans l’exercice de ses fonctions.
Après avoir crié, les habitants du quartier de Sahara étaient sortis dehors à la recherche du «voleur» pour l’agresser. Suivant la situation l’agent s’est trouvé dans l’obligation de courir pour se sauver. Il a été attrapé par la clameur publique et il est agressé et sous les ordres de Kiki, on l’avait séquestré dans une maison et on lui avait volé et confisqué son matériel de travail ». Le chef du parquet de Moroni affirme qu’il a fallu l’intervention du Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale ( Pign) pour sauver l’agent.
Ouverture d’une information
Le procureur affirme que les faits commis par Kiki le 30 avril 2024 ne sont pas seulement les seuls qui font l’objet de sa poursuite. Il y avait déjà une enquête confiée à la Brigade de recherches de Moroni où « il est visé parmi les personnes qui font de la propagande en faisant appel à la population à se soulever pour contester les résultats définitifs proclamés par la chambre constitutionnelle de la Cour Suprême».
Le chef du parquet confie que conformément à l’article 171 du code électoral «ceux qui auront contesté les résultats définitifs proclamés par la Cour s’exposent à des sanctions pénales prévues par le code pénal ».
Pour finir, le procureur de la république a déclaré qu’après l’enquête préliminaire, «une information est ouverte et le dossier est confié à un juge d’instruction pour instruire sur ces faits du 30 avril 2024 et aussi les faits de : «propagande, déclaration et appel à un soulèvement populaire, appel à la désobéissance aux lois du pays et le discrédit des instructions publiques et de leur fonctionnement, incitation à la violence, et troubles graves à l’ordre public».
Les anciens candidats de l’opposition condamnent
Dans une déclaration faite par les anciens candidats de l’opposition à l’élection présidentielle de janvier 2024, le doyen des candidats à la dernière élection, Aboudou Soefo a condamné la garde à vue de Mohamed Daoud. Il a fait savoir que le candidat Kiki a été maintenu par la gendarmerie alors qu’il s’est rendu pour faire une déposition.
Dans une vidéo diffusée en direct sur les réseaux sociaux aux environs de 20 heures du 30 avril dernier, Mohamed Daoud a montré qu’il a été suivi par une véhicule des « agents » des forces publiques. Il a affirmé avoir immobilisé le véhicule et confisqué l’appareil photo. «J’ai remarqué qu’il y a une voiture qui me suivait partout où je me déplaçais. J’ai essayé de leur faire savoir que je sais qu’ils me suivaient. Alors que je sortais de chez-moi, j’ai vu encore la personne qui démarrait sa voiture. Je me suis dirigé vers lui pour savoir ce qu’il voulait de moi…», a fait savoir celui qui a dirigé la sécurité nationale de 2016 à 2021