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Paralysie du transport inter-îles I Des difficultés toujours persistantes

Paralysie du transport inter-îles I Des difficultés toujours persistantes

Société | -   Abdou Moustoifa

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Le seul vol de R Komor qui assure pour le moment la desserte domestique est cloué au sol à Mwali pour des raisons techniques. Mais au-delà de l’aspect monopolistique qui fait débat, puisqu’il n’y a aucune autre compagnie opérant dans l’espace aérien, se pose le problème de l’absence dans les aérodromes des îles de dépôts où les transporteurs pourraient s’approvisionner en kérosène ou déposer quelques équipements de dépannage.

 

Le transport inter-îles est devenu impossible depuis lundi. Ni par voie aérienne encore moins par la mer. Et pour cause ? L’aéronef de R Komor, la seule compagnie assurant, pour le moment, la desserte domestique, est tombée en panne technique. Selon les responsables, il s’agit d’une panne usuelle, elle ne concerne pas le moteur. Donc la réparation n’est pas compliquée.


Trois jours après que le problème soit décelé, les techniciens assurant la maintenance ne sont pas parvenus à achever le travail. Résultat : de nombreux passagers sont bloqués et un peu partout. Aucune liaison par les airs n’est possible puisqu’il n’y a pas une autre compagnie qui dessert les îles. R Komor etant la seule. Ses concurrents Ab Aviation et Int’Air îles, sont à l’arrêt. La première n’a toujours pas repris service depuis le crash de son vol le 26 février.

Même si aucune enquête n’a pour le moment mis en cause l’état de son appareil. Selon certaines informations, Ab aviation aurait même vu son agrément, retiré le 19 mars dernier. Quant à Int’Air iles, elle serait confrontée à une fuite de la clientèle depuis que les autorités ont décidé d’interdire la location pour des fins commerciales des monomoteurs. Malgré la dérogation qui lui a été accordée étant bénéficiaire d’un monomoteur, la compagnie de Seffoudine Inzoudine n’a pas repris ses vols. Par conséquent, la panne de R Komor qui se trouve en position de monopole impacte fortement le transport aérien domestique.

Dépôt, hangar

Si le calvaire continue, c’est surtout parce que les bateaux ne peuvent pas non plus assurer des liaisons à cause de la météo. Ces retards sont accentués surtout par l’absence de dépôt à Mwali, à en croire le patron de R Komor, Irchad Abdallah. «On est obligé de tout acheminer depuis Moroni. Et pour des raisons de sécurité, on ne peut pas prendre un bateau. En tout cas, nos techniciens se trouvent sur place», a-t-il assuré, rappelant que pour de raisons de sécurité, ils ne décolleront pas sans l’aval des techniciens.


L’autre bémol qui n’arrange pas la situation : les aérodromes insulaires ne disposent ni de dépôt de kérosène ni de hangar à équipements. « Ce qui fait que si un vol est à court de carburant à Bandar es Salam ou Ouani, il faudra attendre que le carburant vienne de Ngazidja. C’est un problème auquel le gouvernement doit commencer à trouver une solution», estime un spécialiste de l’aviation civile que nous avons interrogé.

En ce qui concerne l’absence d’un hangar qui n’épargne presque aucun aéroport pas même celui de Hahaya, notre source pense que l’administration des Adc peut en construire un avec l’aide des compagnies ou solliciter un financement pour ensuite le louer à celles-ci. Abondant dans le même sens, Irchad Abdallah estime qu’il est temps de songer à améliorer les choses en tirant les leçons de cette situation.A l’issue du conseil des ministres, le gouvernement a assuré qu’il veillerait à ce que «le problème soit réglé le plutôt possible».

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