C’est votre deuxième visite aux Comores. Quelles sont vos impressions après ces deux passages ?
Je suis ravi d’être de retour aux Comores pour l’inauguration d’un des tronçons routiers dont la Banque africaine de développement a financé la réhabilitation. Cette occasion est d’autant plus spéciale qu’elle coïncide avec le 49ème anniversaire de l’Indépendance des Comores. Mes impressions sont extrêmement positives et je remercie mon frère, le président Azali et tout le peuple comorien pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité qui m’ont été accordés. J’ai pu constater les progrès significatifs réalisés par le gouvernement dans la mise en œuvre du Plan Comores émergent, malgré les crises multiples qui ont affecté l’économie mondiale. La réhabilitation de la Rn2 est un exemple concret et un témoignage de la collaboration fructueuse entre la Banque et le gouvernement comorien. Cette nouvelle route améliorera considérablement la connectivité entre les régions, facilitera le commerce et l’accès aux services essentiels pour la population. Elle est un symbole de notre engagement commun à améliorer les conditions de vie et à soutenir le développement économique du pays. Cette visite renforce notre conviction que, grâce à des efforts concertés, nous pouvons surmonter les défis et réaliser des progrès significatifs pour le bien-être de tous les Comoriens.
Quels devraient être, d’après vous, les principaux secteurs de concentration de la Bad pour accompagner le Plan Comores émergents ?
Pour accompagner le Plan Comores émergent, la Banque africaine de développement poursuivra ses efforts principalement pour le développement d’infrastructures de qualité et résilientes aux changements climatiques dans les secteurs des transports et énergétiques. Au niveau du secteur des transports, la Bad poursuivra son appui au programme de réhabilitation du réseau routier mais aussi appuiera la modernisation des infrastructures portuaires afin de les rendre plus compétitives et débloquer l’énorme potentiel des Comores en matière d’économie bleue dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine. Au niveau du secteur de l’énergie, nous soutiendrons la transition énergétique en aidant l’Union des Comores à progressivement remplacer l’électricité produite aujourd’hui à partir du diesel par de l’énergie propre comme la géothermie ou le solaire. Nous poursuivrons également dans ce secteur, nos efforts de modernisation des réseaux de transmission et de distribution.
Ces investissements dans les infrastructures et les actions additionnelles dans d’autres secteurs comme l’agro-industrie et le tourisme contribueront sans doute avec l’aide du secteur privé à la transformation structurelle et l’émergence de l’Union des Comores.
Qu’est-ce que la Bad pourrait envisager comme programmes pour soutenir la croissance et la bonne gouvernance ?
Pour soutenir la croissance et la bonne gouvernance aux Comores, la Banque africaine de développement travaille avec le gouvernement sur un programme de réformes qui permettra à l’Etat de dégager des ressources supplémentaires et d’améliorer la fourniture du service public d’électricité afin d’appuyer la relance économique et la mise en œuvre du Plan Comores émergent. Ce programme est soutenu par un appui budgétaire sous forme de don de 12 millions de dollars américains qui sera décaissé en deux tranches en 2024 et 2025. La Banque finance également un projet d’appui à la soutenabilité de la dette qui vise à doter les services concernés des moyens matériels, techniques et humains nécessaires pour une gestion efficace de la dette publique.
Le secteur de l’énergie a bénéficié d’importants programmes après la visite de votre prédécesseur, Donald Kaberuka, en 2015. Qu’est-ce que vous souhaitez marquer aux Comores pendant votre mandature au-delà des projets déjà en cours ?
Le secteur de l’énergie des Comores fait face à de nombreux défis, dont la production d’électricité fortement dépendante des combustibles fossiles importés. Cependant il y a aussi un potentiel d’énergies renouvelables très peu exploité. La Banque africaine de développement va appuyer l’Union des Comores à développer ce potentiel en énergie renouvelable. Pour ce faire, la Banque compte investir environ 26 millions de dollars américains dans la phase exploratoire du projet géothermique du Karthala. La Bad va également poursuivre son appui pour la modernisation du réseau avec le projet de boucle haute tension de la Grande-Comore, qui permettra de réduire les pertes de transport d’énergie grâce à la construction de lignes de haute tension 63kv. Par ailleurs, la Banque poursuivra son soutien aux réformes visant à améliorer la qualité du service public d’électricité, et à encourager les investissements privés dans le secteur.
Vous avez visité la plage de Malé. A quoi faut-il nous attendre par la suite ?
La plage de Malé est une très belle plage comme de nombreuses autres dont dispose l’Union des Comores et qui présente un potentiel important pour le développement du tourisme et la création d’emplois pour les jeunes. Cependant, ce potentiel touristique dépendra d’infrastructures adaptées pour se matérialiser. C’est cela que je suis encore plus convaincu de l’importance de la réhabilitation des tronçons routiers sur les trois îles avec une attention particulière aux tronçons reliant les zones à fort potentiel économique. En outre, dans le cadre de ces projets routiers, outre les infrastructures principales, la Bad financera des activités spécifiques pour aider au développement de quelques activités économiques comme le tourisme.
Quel message voulez-vous adresser aux Comoriens après votre deuxième visite au pays ?
Je suis très honoré de visiter votre beau pays les Comores pour la deuxième fois en 6 semaines. Je suis très impressionné par la résilience et la détermination du peuple comorien à bâtir un avenir prospère et durable. Mon message aux Comoriens est un message d’espoir et de partenariat. Ensemble, nous pouvons surmonter les obstacles et réaliser des progrès significatifs. La Bad continuera à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement comorien pour améliorer les infrastructures, renforcer la gouvernance et promouvoir une croissance verte et profitant à tous les Comoriens. Pour finir, je réaffirme notre engagement à soutenir les Comores dans la marche vers l’émergence comme détaillé l’ambitieux mais réalisable Plan Comores émergent 2030. Je crois fermement en la capacité des Comores à devenir un exemple de développement réussi en Afrique.
