Pour le deuxième jour du séminaire gouvernemental, une table ronde consacrée à la participation des femmes dans les instances décisionnelles du pays s’est tenue hier en fin de journée. Modérée par le secrétaire général adjoint du gouvernement, Mahamoud Salim Hafi, cette échange a réuni la ministre en charge du Genre, Fatima Ahamada, la Commissaire générale au Plan, Najda Said Abdallah, la doyenne des femmes politiques du pays, Moinaecha Mroudjae, entre autres.
Deux grandes questions ont animé les échanges : «Quelles sont les perspectives mises en œuvre pour faciliter l’accès des femmes aux instances de décision ?» et «L’Islam impose-t-il des limites à la participation des femmes aux centres de pouvoir ?” À cette occasion, la ministre de l’Information et du Genre, Fatima Ahamada, a salué les progrès accomplis ces dernières années au niveau de la promotion de la femme, en soutenant que la femme comorienne s’est imposée de manière significative sur les scènes politique et décisionnelle. Elle a pour cela présenté les statistiques suivantes : «Au niveau des ministères, cabinets et secrétariats généraux, sur 157 postes, les femmes occupent 48 postes, soit 30,57%.
Lancé un appel aux femmes et aux jeunes filles
À l’Assemblée de l’Union, elles détiennent 5 des 27 postes, soit 26,29 %. Au sein des gouvernorats, sur 9 postes de la superstructure, une femme est en poste, soit 11,11 %. Dans les communes, sur 174 postes, 49 sont occupés par des femmes, soit 28,16 %. Quant aux institutions décentralisées et parapubliques, les femmes occupent 83 postes sur 315, soit 26,34 %», a détaillé la ministre. Selon elle, «la femme comorienne excelle notamment au poste de secrétaire particulière, avec un taux de 93,33 %, contre 40 % pour le poste de directeur adjoint, selon une enquête sur la représentation des femmes et des hommes dans les cabinets ministériels».
Elle estime que ces avancées sont le fruit de «l’impulsion, de l’engagement et de l’accompagnement du chef de l’État, qui a notamment créé en juillet dernier un ministère dédié aux questions de Genre». La Commissaire générale au Plan, Najda Said Abdallah, a, pour sa part, qualifié le président Azali Assoumani de «propulseur de l’épanouissement politique de la femme comorienne». Elle a rappelé qu’il avait soutenu, en 2019, l’élection de Sitti-Farouata Mhoudine, première femme gouverneure aux Comores, puis, en 2024, la candidature de Chamina Ben Mohamed pour l’île de Mwali.
Elle a lancé un appel aux femmes et jeunes filles engagées en politique à persévérer, tout en soulignant une réalité encore tenace : «L’ennemie de la femme, c’est souvent la femme elle-même», a-t-elle regretté. Concernant la question religieuse, Dr Nourdine Bourhane a affirmé que rien, dans les textes de l’Islam, n’interdit à la femme de s’exprimer en public ou d’exercer des responsabilités politiques. «Aucun genre n’a été désigné pour diriger le pays. Ce qui compte, ce sont les compétences et le respect des normes religieuses et socio-politiques», a-t-il déclaré. Quant à Moinaecha Mroudjae, elle a insisté sur l’importance de former les jeunes femmes pour leur permettre de s’intégrer dignement et efficacement dans la vie politique.