Depuis plusieurs semaines, la population de Ngazidja est confrontée à une grave pénurie de riz ordinaire. Face à cette situation préoccupante, l’Onicor (Office national de commercialisation du riz) s’inquiète et soupçonne certains commerçants grossistes ou demi-grossistes « mal intentionné » d’avoir dissimulé le produit dans le but de spéculer sur le prix. Pourtant, la société pensait éviter une telle pénurie au moins jusqu’au mois d’août, après avoir injecté une quantité importante de riz sur le marché durant le mois de «Ramadhwani,» avec dix mille tonnes déchargées au port de Moroni.
Lundi dernier, une habitante de la région de Washili a raconté sa difficile journée passée à la recherche désespérée d’un sac de riz dans la capitale. «J’ai parcouru différents magasins à volo-volo, mais je n’ai trouvé aucune trace du produit. En fin d’après-midi, j’ai pris les transports en commun pour rentrer chez moi et, à trois reprises, j’ai demandé aux conducteurs de s’arrêter dans les grandes boutiques de la région d’Itsandra ya Djuwu, espérant y trouver ne serait-ce qu’un sac. Nous nous sommes arrêtés à Salimani, puis à Wella et Bahani pour demander, mais nous n’avons rien trouvé», a affirmé Zaharia Abdallah. Pour faire face à cette situation jusqu’au 30 juin, l’Onicor a mis en place des mesures d’urgence.
Hier mercredi, un bateau en provenance de Ndzuani, transportant neuf conteneurs, était attendu au port de Moroni dans l’après-midi. «Il s’agit d’un petit bateau de dépannage en provenance de Ndzuani avec 9 conteneurs. Cela permettra de soulager le marché pendant une semaine, en attendant l’arrivée d’une cargaison importante de 5 000 tonnes le 30 juin», a annoncé Ben Abdallah Youssouf, chargé de communication de l’Onicor.
Ce dernier assure que le riz sera disponible dans les magasins et boutiques dès ce jeudi 22 juin.
Pour rappel, en février dernier, l’Onicor avait procédé à une opération de dépannage sur l’île de Ndzuani. Cependant, le prix avait été augmenté et la société s’était justifiée en invoquant des frais de transport élevés. Devons-nous craindre une situation similaire avec l’arrivée de ce petit bateau de dépannage ? Ben Abdallah Youssouf répond en précisant que « nous appliquons un prix harmonisé de 500 francs le kilo sur l’ensemble du territoire. Le consommateur pourra acheter un sac de 25 kg pour 11 500 francs»n