Le gouvernement organise, ce lundi 2 décembre à l’Hôtel Retaj, un séminaire pour faire le point sur les avancées enregistrées en matière de développement socio-économique. Le pays disposait, jusqu’ici, d’un « Plan de relance post-Covid » qui avait planifié diverses actions à mettre en œuvre entre 2020 et 2024 dans tous les secteurs. Le séminaire servira ainsi de cadre « pour évaluer ce qui a été réalisé » et poser les bases d’un nouveau cycle d’actions à programmer dans les prochaines années.
«Efficacité et efficience»
Le séminaire va rassembler tous les ministres, les gouverneurs des îles, les directeur généraux des sociétés d’Etat, les partenaires au développement. Le secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath, a donné le ton du séminaire, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux où il rappelle l’engagement du chef de l’Etat, Azali Assoumani, à poursuivre le cap de l’émergence en invitant toutes les couches de la population à s’associer à cet élan pour accompagner le pays à poursuivre les chantiers de développement au profit de la population.
Outre le Plan de relance post-Covid, les autorités devront aussi « présenter les projets redimensionnés du Pce, assurer une appropriation commune avec les parties prenantes des priorités du nouveau gouvernement pour la mise en œuvre du Plan Comores Emergent (Pce), présenter le plan de travail gouvernemental de chaque ministre, revoir le cadre de partenariat pour améliorer l’efficacité de l’aide publique au développement », selon la note conceptuelle qui annonce également que les participants revisiteront « le cadre national de financement intégré au cours des trois dernières années ».Le gouvernement, selon nos informations, souhaite changer de méthode dans la stratégie de mise en œuvre du Plan Comores Emergent (Pce). Il souhaite se fonder sur le principe de réalité en s’assurant désormais de la possibilité de pouvoir mettre en œuvre toutes les actions dont les financements sont quasi assurés.
Une évaluation des avancées enregistrées dans les secteurs
Les ministères présenteront des activités réalisables et finançables. « Nous voulons de l’efficacité et de l’efficience dans l’action. Les ministères auront du concret à réaliser. Les activités doivent avoir un impact direct sur la vie des Comoriens », indique la commissaire générale au Plan (Cgp), Nadjdat Said Abdallah. Pour ce faire, le gouvernement a identifié « cinq axes prioritaires » : l’aménagement des grandes villes, la vie chère, les jeux des îles Comores 2027, l’Education et l’emploi, l’élargissement de l’assiette fiscale.
Des panels de discussions
Au cours du séminaire, des thématiques qui ont toujours un lien avec ces axes seront également présentés aux participants à travers des panels de discussions. «Pour chaque thématique le modérateur présentera le contexte, les enjeux et les résultats attendus. Il plantera par la suite le décor des discussions en présentant les sous-thématiques à développer. Chaque panel comptera entre 2 à 5 intervenants», souligne la note conceptuelle qui précise que « les chefs des pôles et le Commissariat général au Plan assureront le secrétariat afin de recueillir les principales recommandations qui peuvent nourrir les plans de travail de chaque ministre ».
Tous les secteurs seront passés au crible avec un accent particulier sur l’énergie, l’eau, l’agriculture, l’éducation, la santé et les domaines pouvant assurer une employabilité. Des fiches techniques sur les avancées enregistrées dans chaque secteur seront présentées au cours du séminaire avec l’idée de prendre des mesures nouvelles visant à accélérer les réformes nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés par rapport à la vision du Plan Comores Emergent (Pce) qui entre dans la phase finale de son premier cycle, « 2020-2026 ». Le deuxième cycle du Pce étant prévu entre « 2026 et 2030 », selon nos informations.
Le secteur de l’énergie qui concentre toutes les critiques des citoyens a connu un bond en termes d’infrastructures avec la construction (deux en cours) de trois centrales photovoltaïques (Fumbuni, Mitsamihuli, Washili) avec des perspectives de sortie d’une crise énergétique qui sape les efforts de développement. Des progrès ont été notés aussi dans certains secteurs même si la visibilité et l’impact restent à améliorer.
Une prévision de croissance de «6,1% en 2025»
Les prévisions de croissance économique sont de l’ordre de 6,1% en 2025, contre 3,3% en 2023. Le gouvernement dite être conscient « des gros efforts à déployer » pour mettre le Pce sur les rails mais reconnait « des freins structurels » qui ralentissent notamment les stratégies de mobilisation et d’absorption des fonds. « Le faible alignement des ressources budgétaires sur les priorités établies est un obstacle de taille, avec seulement 44,5 % des fonds nécessaires mobilisés et un déficit de financement estimé à 3 milliards d’euros », indique une note technique.
L’on apprend ainsi que « les besoins de financements s’élèvent à 5,2 milliards d’euros à l’horizon 2030 » alors qu’entre 2020-2023, « le montant programmé s’élève à 367 millions d’euros, le montant mobilisé à 175 millions d’euros et le montant dépensé à 127 millions d’euros. Au total, les taux de mobilisation et d’exécution financière sont respectivement de 47,8 % et 72,4 % ».Le séminaire offrira l’occasion aux autorités de réajuster les priorités, identifier les ressources potentiellement mobilisables pour pouvoir déterminer des actions concrètes à réaliser chaque année. Les participants devraient ainsi valider le Plan de travail gouvernemental (Ptg) pour l’année 2025. Chaque ministère aura ainsi à présenter son Plan de travail annuel, lequel servira de cadre pour fixer les principales actions à réaliser chaque année.