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Plan de relance Post-Covid I Des «progrès tangibles» et des «défis immenses» à relever

Plan de relance Post-Covid I Des «progrès tangibles» et des «défis immenses» à relever

Société | -   A.S. Kemba

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Santé, agriculture, éducation, la commissaire générale au Plan a brossé un tableau encourageant des résultats des actions engagées depuis 2022, estimant que le pays fait des progrès dans sa quête de développement même si les goulots restent importants.

 

La commissaire générale au Plan a présenté les réalisations enregistrées durant la période 2022-2024 au cours d’un exposé largement suivi par les participants. Najda Saïd Abdallah a eu à énumérer, secteur après secteur, «des progrès tangibles», qui ont permis de faire avancer des objectifs déjà contenus dans le Plan Comores Emergent (Pce). Organisé en trois axes essentiels (gouvernance, renforcement des capacités, infrastructures), l’exposé a permis de mesurer le niveau d’avancement des programmations et «les défis immenses» à relever pour mieux être en bon ordre avec les objectifs structurants de l’émergence du pays.

Des investissements privés «de 67 milliards»

Revenant sur la gouvernance, Najda Saïd Abdallah, fera mention des réformes entreprises par le pays pour améliorer l’environnement juridique dans de nombreux secteurs. Elle fera part de l’adoption de nombreux textes de loi qui participent au renforcement de la gouvernance, citant « la loi sur le juge d’application des peines, la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, le Code de la route en 2022, le Code de l’Energie Electrique 2023, le Code du Tourisme en 2022, favorisant le développement durable de ce secteur» et «une nouvelle loi sur le statut de la sécurité civile en 2022».


S’agissant du secteur financier, la commissaire générale au Plan informera « la mise en place du cadre national de Financement Intégré, les reformes de la gestion des finances publiques à travers le programme de facilité élargie de crédit (Fec), de 43 millions de dollars conclu le 1er juin 2023 avec le Fmi », rappelant, une « progression de 1,9 % en moyenne des recettes fiscales entre 2019 et 2023 » et l’appui de «près de 10 milliards accordés aux entrepreneurs des secteurs productifs entre 2022 et 2024».


Najda Said Abdallah soulignera une croissance qui «est passée de 2,6% à 3,3 % entre 2022 et 2023» et «une inflation en baisse», passant, selon elle de 12 % en 2022, à 4.0% en 2024». Elle soulignera «1163 entreprises créées dont 71 agréées entre 2023 et 2024», citant une source de l’Anpi avant de faire savoir que «le montant cumulé des investissements privés s’élève à près de 65 milliards de francs comoriens de 2019 à 2024 ». La commissaire s’est félicitée de l’accès du pays «aux marchés internationaux et régionaux (Omc, Zlecaf) en 2023 et 2024» et une hausse de «38% entre 2022 et 2023» du nombre de touristes, estimés à «69 631».

Une baisse du taux de scolarité au primaire

Dans le volet «renforcement des capacités», la commissaire énuméra un vaste programme de recrutement dans de nombreuses institutions, plus principalement au sein des forces de sécurité et de défense, citant, entre autres, « le recrutement de 300 nouvelles recrues à l’And, renforçant les capacités de sécurité nationale», et «la formation de 250 agents de police, gendarmerie et forces spéciales, améliorant la compétence et l’efficacité des forces de l’ordre ». Elle rappellera aussi «la formation et le recrutement de 20 magistrats et 20 greffiers, pour renforcer le système judiciaire».


Najda Said Abdallah a enchaîné, dans son exposé, rappelant la «mise en place par la Société comorienne de navigation maritime d’un service public inter-îles de passagers et de fret par navettes maritimes » mais aussi « le lancement du Programme E-gouv pour l’informatisation de l’administration en 2022 (Anaden)» avant de citer «l’acquisition des scanners RX pour bagages de soute pour les vols internationaux et domestiques (Aimpsi)» ainsi que «la mise à disposition des clients de la Sonelec 100 000 compteurs intelligents visant à améliorer les recettes de la Sonelec».


Dans le volet « Education », la commissaire annonce « une baisse du taux de scolarisation au niveau du primaire qui passe de 82% en 2021 à 70,3 % en 2024» une des conséquences, selon elle, de «l’exigence de fournitures de l’état civil de chaque enfant à son inscription à l’école ». Ce taux est passé de 38% en 2021 à 41,7% en 2024 » dans les collèges et de de «27% en 2019 à 26,3 % en 2024 » dans les lycées. La commissaire soulignera «un taux d’accès au préscolaire en nette progression (on est passé de 32,7% en 2021 à 40,5% en 2024)». Elle notera « des progrès importants » visant à renforcer le secteur agricole et celui de la pêche à travers des appuis multiformes à l’ensemble des acteurs et la recapitalisation de la société nationale de pêche.

« 481 km de routes au niveau national et 120 km de pistes rurales»

Au niveau de la santé, la commissaire générale au Plan note «des efforts significatifs» visant à améliorer les services de santé envers les populations. Il citera «le Centre Hospitalier Universitaire (Chu) de 600 lits, en phase d’ouverture, qui renforcera le système de santé» mais aussi «l’ouverture du Centre d’imagerie médicale et du Pôle Mère Enfant en 2023 ».

Elle annoncera « la mise en place de l’Assurance Maladie Généralisée (Amg), offrant une couverture de santé étendue», et les résultats obtenus sur «la mortalité maternelle réduite à 53 pour 100 000 naissances, une performance qui dépasse la cible fixée dans les Odd», soulignant une mortalité néonatale en baisse « à 19 pour 1000 naissances (nombre d’enfants nés vivants et décédés à moins de 28 jours)» et enfin une «mortalité infantile également en baisse, atteignant 30 pour 1000 naissances (nombre de décès d’enfants de moins d’un an)».


Parlant du genre, la commissaire annonce «un recul notoire des violences physiques faites aux femmes au cours des 10 dernières années passant de 29% en 2012 à 2,3% en 2022 (Enquête Mics de 2022) » et souligne « une couverture élargie des Systèmes d’Alerte Précoce à plus de 50% de la population en 2023 » et des programmes de renforcement des structures de prise en charge des victimes de violences.


Côté infrastructures, «la construction ou la réhabilitation des routes: 848 km linéaire cumulé, réalisé pour une cible de 859,5 km en 2024, et une cible fixée par le Pce à 900 km en 2030 » et « 481 km de routes au niveau national et 120 km de pistes rurales ont été réhabilitées ou construites entre 2017 et 2024». Elle citera divers programmes dont « l’extension de la zone de départ de l’aérogare internationale de Moroni Prince Saïd Ibrahim » ainsi que « la réparation des pistes d’atterrissage de Bandar-es-Salama, Moroni Prince Ibrahim et Ouani ».

Des infrastructures essentielles dans 80 établissements de santé

La commissaire se félicitera du «renforcement de la production de l’Energie thermique de plus de 10 Mw en 2023 par l’achat de nouveaux groupes électrogènes » et « la construction de la centrale photovoltaïque de Pomoni, de Foumbouni et celui de Mitsamihouli (total de 9 MW) ». dans le secteur de l’eau, elle soulignera « plus de 60 millions d’euros pour des travaux d’adductions d’eau potable pour 185 261 bénéficiaires à Ngazidja et 41 735 à Mwali» mais aussi «un taux d’accès à l’eau potable est passé de 20% en 2021 à 29% en 2024 ».

Elle bouclera en annonçant que « les infrastructures numériques ont été étendues avec 1 218 km de câbles intra-îles et inter-îles » et « l’installation du câble sous-marin» grâce à «la collaboration avec Saudi Telecom Company pour le déploiement du câble sous-marin 2Africa, renforçant l’infrastructure de communication ». Enfin, Najda Said Abdallah soulignera « la réhabilitation et équipement de 12 centres de santé de districts et de 36 postes de santé au niveau national, notamment les centres de santé communautaires » mais aussi «la réhabilitation et la reconstruction d’infrastructures essentielles dans 80 établissements de santé, y compris les maternités de Wanani et le bloc opératoire du Cmc de Mbeni, améliorant l’accès aux soins », se félicitant de «la construction de 7 Hangars au niveau de 3 îles dont 4 à Ngazidja, 2 à Anjouan et 1 à Mohéli ».


La commissaire n’a pas manqué de souligner les défis, citant, entre autres, le besoin de «renforcer les capacités des services de planification et de suivi-évaluation des départements ministériels » et surtout « l’assouplissement des procédures de gestion de l’aide au développement » et une meilleure évaluation des actions projetées à travers « l’approche de la Gestion axée sur les résultats du développement (Gard) par la mise en place des budgets programmes ».

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