Huit mois après la mise en place par le gouvernement du plan d’accompagnement du secteur privé pour garantir les crédits bancaires, avec une enveloppe de 5,5 milliards de francs, Al-watwan s’est approché du président du comité de suivi de ce dossier, Saandi Mouignidaho, pour s’enquérir des résultats obtenus. Le conseiller technique chargé des affaires économiques aux ministères des Finances et de l’Economie a tenu tout d’abord à rappeler que les échéances fixées sont arrivées à termes, car le contrat était de huit mois.
«Un bilan mitigé»
«Pour les 8 mois passés, on peut dire que le résultat est mitigé, parce que de part et d’autre, il y a eu trois à quatre banques signataires de la convention, à savoir la Bic avec 2 milliards, l’Exim bank également avec 2 milliards, la Meck-Moroni avec 1 milliard et la Bdc avec 500 millions. Donc, c’est mitigé car la mobilisation des prêts effectués n’équivaut pas aux objectifs fixés. Ainsi, on peut dire que les objectifs ne sont pas atteints car on a pu seulement mobiliser 52% des 5,5 milliards accordés, soit 2,78 milliards», a-t-il déploré, soulignant que seule l’Exim bank a pu accorder la plus grande partie de son enveloppe, à savoir 1,9 milliard, soit 99,5%.
Pour leur part, la Bic a mobilisé 770 millions, soit 38,5% et la Bdc a mobilisé 120 millions, soit 24%. L’on a appris que la Meck-Moroni n’a pu rien mobiliser avec son statut de microfinance. Cela n’a pas permis à ses clients, à en croire notre interlocuteur, de réaliser des transactions au niveau international. Les clients ne pouvaient pas aller au-delà de 70 millions. Cela n’a pas donné les fruits souhaités. «Alors, c’est mitigé car Exim Bank a su mobiliser une grosse somme contrairement aux autres banques qui n’ont pas pu être au rendez-vous parce que, peut-être, les critères de sélection n’ont pas été bons. En tout cas, le besoin y est, même si avec ce qui a pu être réalisé, l’on a pu alimenter le marché avec des prix encadrés raisonnables», a-t-il ajouté.
150 bénéficiaires
Pourquoi les crédits n’ont-ils pas été mobilisés dans leur totalité ? Saandi Mouignidaho explique que l’Etat exprime son besoin auprès des banques, mais c’est à ces dernières de faire leurs sélections après leurs appréciations des clients solvables avec les critères souhaités. Selon lui, les banques doivent chercher des clients solvables pour ne pas induire l’Etat en erreur sachant que les risques reviennent à celui-ci. Le comité de suivi a lui aussi un droit de regard, disposer d’informations pour être à jour de toutes les évolutions au niveau des prêts. Pour le conseiller technique chargé des affaires économiques aux ministères des Finances et de l’Economie, ces résultats sont ainsi car certains opérateurs économiques ne croyaient pas également à cet instrument. Comme c’était le premier ayant été mis sur le marché, il y a eu des réticences.
Le président du comité de suivi de cette pré-garantie a tenu à rappeler le rôle de l’Etat qui a été de garantir les risques pour réduire la batterie de taux d’intérêts bancaires. «En tout cas, la commission a pu alléger les choses. Comme le protocole le stipule, on a allégé à travers les risques pris, l’Etat s’est engagé et il a respecté ses engagements. Ce qui fait que le taux d’intérêt appliqué était de l’ordre de 6%. En cas de pénalité ou de retard de paiement, il y a eu aussi d’autres taux d’intérêt. Donc, si vous totalisez la globalité de taux d’intérêt bancaire appliqué sur les prêts, cela ne pourrait pas dépasser les 9%, sachant qu’il y a eu aussi 0,8% au où il y a une restructuration de prêt», a-t-il résumé.
Concernant le nombre de bénéficiaires, environs 150 opérateurs s’étaient inscrits sur la liste, cependant, selon Saandi Mouignidaho, 17 seulement ont répondu aux conditions convenues. Trois à Bdc, sept à Exim bank et huit à la Bic. Saandi Mouignidaho a saisi l’occasion pour rappeler l’objectif principal qui a suscité ce plan d’accompagnement, à savoir la sortie de la pénurie des produits de première nécessité. C’est ainsi qu’il a précisé que les 17 opérateurs bénéficiaires sont des importateurs de produits de première nécessité car les prêts leur sont destinés.