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Plaques officielles : des «privilèges» qui inquiètent les usagers de la route

Plaques officielles : des «privilèges» qui inquiètent les usagers de la route

Société | -

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Malgré la révision du code de la route en 2020, de nombreux véhicules publics échappent aux règles de circulation. Ceci suscite inquiétude et colère chez les usagers. La gendarmerie lance l’alerte.


Promulgué en 2020, le nouveau code de la route comorien peine encore à s’imposer comme une norme respectée par tous les automobilistes. En particulier, les véhicules de service, souvent identifiables par des plaques spéciales (ABDL, GDBL, TT, CD, CC, CS, K, ou parfois même sans plaque mais avec une bande verte en tout et pour tout) suscitent l’indignation des usagers. Ces véhicules sont régulièrement accusés de ne pas respecter les règles de circulation : dépassements dangereux, circulation en sens interdit, excès de vitesse… Autant de comportements qui mettent en péril la sécurité routière.

Appel à une «responsabilité collective»

Face à cette situation préoccupante, le commandant de la gendarmerie nationale, le colonel Tachfine Ahmed, a tenu à rappeler que «nul n’est au-dessus du code de la route, quels que soient le matricule ou la fonction du conducteur». «Nous prions sincèrement tout le monde, et particulièrement les autorités comoriennes, de bien vouloir immatriculer leurs véhicules de fonction et de se conformer aux règles de conduite. Nous ne souhaitons pas être contraints d’immobiliser des véhicules, mais nous le ferons si nécessaire», a-t-il averti.


Le colonel a souligné que seuls le cortège présidentiel et le véhicule de la première dame peuvent, pour des raisons de sécurité, déroger ponctuellement à certaines règles de circulation. Les véhicules d’urgence, comme les ambulances ou ceux des forces de l’ordre, peuvent également bénéficier d’une certaine tolérance en cas d’intervention vitale. Toutefois, «cela ne les autorise pas à mettre en danger la vie des usagers ou à forcer le passage de manière systématique».
«Certains se comportent comme s’ils étaient eux-mêmes chefs d’État. C’est inacceptable. La vie des passants et des conducteurs doit rester une priorité absolue», a insisté le commandant.


Il a également dénoncé le phénomène de véhicules non immatriculés circulant librement, parfois pour des intentions douteuses comme l’appropriation illégale ou la revente de biens de l’État. Il en appelle donc à une «responsabilité collective». «Comment expliquer que des ministres aient des voitures bien immatriculées, alors que leurs subalternes roulent sans plaques ? C’est inadmissible. Nous, gendarmes, avons le devoir de protéger les biens publics et nous prendrons les mesures nécessaires sur l’ensemble du territoire», a-t-il prévenu.

Moudjib Mohamed Said

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