Les pluies du week-end dernier ont été bien plus dangereuses au Sud de Ngazidja. Des rivières ont débordé laissant des maisons inondées, devenues inhabitables. Et des routes sont bloquées à cause des cailloux emportés par les courants d’eau. L’accès à certaines maisons, demeurait compliqué. A Mitsudje la situation semble bien compliquée par rapport aux autres localités du fait que certaines maisons étaient déjà touchées par les récentes intempéries.
Au passage de notre équipe sur les lieux, des familles étaient encore en train de creuser dans leurs salons, espérant trouver une télécommande, un ventilateur ou encore une chaise. Toutes les maisons sont remplies de boues. C’est le cas de Maman Abdoulmoudjib, rencontrée devant sa maison, dégageant certains cailloux pour remonter à une ampoule chargeable. Traumatisée par les évènements des dernières 72h, cette dame à la cinquantaine a expliqué que cette nuit-là, ce sont des jeunes du quartier qui l’ont fait sortir de sa maison, la transportant sur le dos. «Tout est inondé. On ne voit même pas où se trouvait une chaise, n’en parlons pas des autres objets de petites tailles», racontait-elle, les yeux larmoies.
Et de poursuivre :»Plus rien ne sera utilisable après aujourd’hui si on arrive à les retrouver. Comme vous pouvez le constater, certains objets sont emportés par les eaux et on ignore jusqu’où». Selon toujours Maman Abdoulmoudjib, leurs vies semblent reculer de cinq ans. «Avec ce qu’on vient de vivre, ce sera difficile de reprendre nos vie à la normale. Mais on s’en remet à Dieu, l’unique à pouvoir nous trouver une solution à cela. Depuis dimanche, certains d’entre nous, craignant toujours un autre débordement de la rivière, dormons sur les toitures», a-t-elle regretté.
Revivre 5 ans en arrière
Chez Binti Abdou Halidi connue sous Maman Farhab, des équipes du Croissant-rouge comoriens intervenaient encore. Certains, soulevaient les cailloux qui bloquaient l’entrée de cette grande maison en étage, devenue depuis dimanche, un dépôt de boues. Et d’autres, vidaient la citerne, remplie aussi de boue et des cailloux.
Maman Farhab quant à elle, essayait par tous les moyens de nettoyer sa maison, mais en vain. Dès qu’elle pensait avoir fini avec une chambre, la boue entassée dans les autres pièces ne tardaient pas à sortir. Au rez-de-chaussée de sa maison, les lits, les portes, les meubles sont tous irrécupérables. «Ce sont les économies de toute une vie qui sont parties en une soirée. Mais nous gardons foi que la situation changera. Moi qui vous parle, je n’ai rien pu sauver. Pas même ma carte d’identité. On dirait un nouveau-né», a-t-elle déploré.
Au niveau villageois, le chef de ladite localité, Elarif Goulam, rencontré à son domicile, a fait savoir qu’ils ont réactivé la commission d’étude en cas de catastrophes naturelles du genre depuis les dégâts causés le 29 avril dernier. «Arès cela, on a eu trois résolutions. La première étant de venir en aide urgemment aux sinistrés en leur distribuant de l’eau et de la nourriture. La deuxième est de refaire la muraille détruite et à l’origine du débordement des rivières, estimée à 14 millions. Vu ce qui s’est passé, on s’est convenu de d’abord décharger les routes et d’attendre la fin de la période cyclonique pour entamer le chantier», a-t-il expliqué.
Pour ce qui est du bilan rapide des dégâts causés, la direction générale de la sécurité-civile attend présenter aujourd’hui le rapport