Le dimanche 22 septembre, l’Association pour le développement du quartier de Hadoudja à Fomboni a mené une opération de nettoyage de la rivière de Dewa. L’objectif principal a été de ramasser les plastiques pour les brûler, tout en améliorant l’image de cette source de vie. Bien que cette action vise à réduire les déchets, leurs portées demeurent éphémères. L’association ne dispose pas de ressources suffisantes pour assurer un entretien régulier, et la population manque de «civisme».
Ce cours d’eau, qui attire de nombreux habitants chaque week-end pour faire la lessive ou nettoyer leurs voitures, est dans un état déplorable. Le problème se pose d’ailleurs pareillement aux abords d’autres rivières : en l’absence de sites spécifiques pour le dépôt des ordures dans les différentes localités de l’île, les habitants profitent souvent de ces moments de lessive pour y jeter leurs déchets, notamment des vêtements usagés. A Dewa, une rivière qui sépare la ville de Fomboni du village de Mbwangoma, il n’est pas rare d’y trouver des couches de bébé jetés, des bouteilles de javel, des canettes, des plastiques, des vêtements inutilisables et toutes sortes de déchets ménagers.
Ces mauvaises habitudes ont des répercussions nocives non seulement sur l’environnement, mais aussi sur la santé humaine. Selon Mohamed Mindhiri, alias Tsira, un environnementaliste, lors des fortes pluies, ces déchets sont transportés jusqu’à la mer, où ils asphyxient les coraux et nuisent gravement à l’écosystème aquatique. Les conséquences de ces actes s’étendent à grande échelle. Il y a pourtant des gens de bonne volonté qui voudraient lutter contre cette pollution, mais ils buttent sur un manque d’accompagnement.
La Fédération des acteurs pour le développement de Djoiezi a par exemple déjà mené plusieurs opérations de nettoyage de la rivière de Moilimdjini, située à l’entrée de Djoiezi, dans la commune de Moilimdjini, mais ces activités sont à l’arrêt. «Nous avons sollicité l’appui de la mairie pour sanctionner les personnes qui jettent des ordures dans la rivière, mais la politique l’emporte sur tout. Certaines personnes agissent comme elles veulent, sachant qu’elles ne seront pas punies. C’est décourageant», ont confié certains membres de cette organisation. Pour rappel, entre les années 1980 et 2000, Mwali comptait plus de trente cours d’eau qui coulaient en permanence tout au long de l’année. Aujourd’hui, seules neuf rivières ont encore un débit plus ou moins régulier. Les causes de ce tarissement sont multiples. «Les gens cherchent des terrains pour construire des maisons, mais peu se soucient de l’entretien de nos rivières. Pourtant, sans eau, on ne peut pas vivre», conclut Tsira.
A Housni