Une mission du Laboratoire national des travaux publics et du bâtiment (Lntpb) est à Mwali depuis une semaine pour mener des études de contrôle de la qualité des matériaux présents sur la carrière de Mbangani, à Bandar Salama, ainsi que sur d’autres sites situés dans les hauteurs de Mbwangoma, appelés Maweni. Selon le chef de mission, Chaher Ali, géotechnicien de formation et ingénieur en génie civil, leur rôle sur l’île se concentre principalement sur l’étude des sols pour tous les chantiers nationaux en cours à Mwali, notamment la construction du port et de la digue de Djwaezi. Une source proche du dossier affirme que ce marché a été attribué à l’entreprise Arab Contractors.
Trouver suffisamment de matériaux
Sur ces deux sites, « les machines creusent des fossés uniquement pour des évaluations qualitatives ». Des échantillons seront ensuite envoyés au laboratoire national afin de déterminer si les matériaux présents dans ces carrières sont adaptés ou non aux travaux. Quant aux études quantitatives, notre source indique qu’elles relèvent d’un autre domaine et seront réalisées par un bureau géologique, dont l’arrivée sur l’île est attendue prochainement.
La carrière de Mbangani est exploitée depuis de nombreuses années et a fourni des matériaux pour la construction de plusieurs infrastructures, y compris des digues et des caniveaux. Toutefois, elle semble aujourd’hui en phase d’épuisement. Trouver suffisamment de matériaux dans ce site pour assurer la continuité d’un chantier aussi ambitieux que la construction du port de Mwali s’annonce donc compliqué. Par ailleurs, l’extraction d’agrégats par le creusement de fossés profonds suscite de nombreuses inquiétudes parmi la population locale ainsi que chez les habitants qui evoquent un supposé impact sur l’environnement. Quant à Maweni, cette carrière semble encore vierge. Cependant, il est pour l’instant difficile de déterminer si les matériaux qu’elle contient seront en quantité suffisante pour ces deux projets.
Pour rappel, la carrière de Domoni, initialement retenue pour la construction du port de Mbwangoma, offrait des matériaux d’une qualité irréprochable. Pourtant, elle a été abandonnée par Arab Contractors pour des raisons encore non élucidées. Des sources proches du dossier avancent que son accès, jugé trop difficile, serait la cause de cet abandon. Une situation qui soulève plusieurs interrogations, car avant de soumettre leur candidature pour ce marché, Arab Contractors, tout comme les autres entreprises en lice, avaient visité le site et accepté les termes du contrat avant le début des travaux.
Par ailleurs, le nouveau directeur général ainsi que le nouveau directeur technique d’Arab Contractors ont effectué une visite de courtoisie ce mardi à Mwali afin de rencontrer les autorités locales et de relancer le processus de construction du port.
Selon Mouayad Said Ali, directeur de cabinet de la gouverneure de Mwali, cette nouvelle direction a pour mission de redonner un élan au projet. «C’est un homme qui possède plus de 25 ans d’expérience sur des chantiers en Afrique. Je pense qu’avec ce poste, il va accélérer ce projet qui est déjà en retard», a-t-il déclaré.
Dans le même cadre, Mohamed Madi Ahamada, coordinateur du projet Picmc (Projet inter connectivité maritime des Comores), et le secrétaire général du ministère des Transports se trouvent actuellement à Mwali pour superviser l’avancement des travaux d’installation de la centrale à béton à Mbangani. Un rapport sur ces activités est attendu dans les prochains jours, avant le lancement officiel des travaux de construction du port.
Abdillahi Housni