Le Syndicat des commissionnaires en douane et des transitaires a déposé un préavis de grève de trois jours à compter de ce jeudi 8 octobre auprès du ministère des Transports et à la Direction générale des douanes. Les intéressés contestent les nouvelles mesures mises en place par la société de manutention, Moroni Terminal.
Une grève illimitée est envisagée
En effet, par courrier en date du 9 septembre dernier, le directeur général de Moroni Terminal, Didier Vandenbon a informé le président du Syndicat des transitaires de la décision issue de leur réunion tenue le même jour et qui a recommandé la mise en place de certaines mesures liées aux opérations de dépotage au sein du port de Moroni. A travers ce courrier, le directeur a notifié les transitaires et commissionnaires en douanes que seuls les conteneurs de groupage avec véhicule, sont à dépoter au port.
Les autres, homogènes ou de groupages sans véhicule sont livraison direct (dépotage à domicile). La société de manutention a annoncé également qu’à partir du 1er octobre, les camions pour dépotage doivent se présenter au portail du port de Moroni avant 8h30, passé cette heure, aucun camion ne sera autorisé d’accès au port de Moroni. Elle a fait part de l’interdiction de dépotage des conteneurs contenants des véhicules suspendus. Et si les transitaires maintiennent leurs conteneurs avec des véhicules suspendus, Moroni Terminal ne procédera pas au dépotage de ces derniers. A cela s’ajoute aux règlements de frais de dépotage imposés aux transitaires en cas de non-respect de ces mesures.
Moroni Terminal n’est pas le gestionnaire du port
Pour le président du Syndicat des commissionnaires en douane et des transitaires, Hamdane Ibrahim, “toutes ces mesures sont arbitraires et ne relèvent pas des prérogatives de Moroni Terminal”. Il a souligné que les questions relevant de l’accès au port de Moroni et des dépotages à domiciles sont des prérogatives de la société comorienne des Ports et de la Direction générale des douanes. “Je me demande sur quelle base juridique le directeur général de Moroni Terminal se permet de prendre de telles mesures lesquelles relèvent des prérogatives de l’administration douanière et portuaire des Comores”, souligne-t-il. Hamdane Ibrahim a rappelé que ces mesures touchent non seulement les transitaires et commissionnaires en douane mais également le peuple comorien, qui se voit imposer plus de frais de transit par rapport aux tarifs actuellement en vigueur.
Il a expliqué que si Moroni Terminal interdit le dépotage des véhicules suspendus, cela veut dire qu’elle contraint les transitaires à transporter seulement deux véhicules dans un conteneur de 20 pieds à la place de 4 véhicules. “Et par conséquent, si le Comorien payait 750 mille francs de frais de transit pour un véhicule, il se verra débourser jusqu’à 1,5 millions de francs comoriens pour les mêmes prestations”, explique-t-il. Le président du syndicat des transitaires révèle un point d’ordre économique lié à une baisse conséquent des recettes publiques avec la diminution d’importation des véhicules.
Il a souligné que malgré leurs multiples insistances auprès de la Direction de Moroni terminal, cette dernière refuse de revenir sur ses décisions qui condamnent les transitaires. “Et nous allons observer une grève de trois jours à compter du jeudi 8 octobre prochain si Moroni Terminal maintient ces mesures, nous envisageons une grève illimitée puisque nous ne pouvons pas accepter de telles mesures arbitraires”, a-t-il prévenu.