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Port de Mutsamudu I Des militaires emprisonnés après avoir passé à tabac un passager

Port de Mutsamudu I Des militaires emprisonnés après avoir passé à tabac un passager

Société | -

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Une scène choquante a été capturée sur vidéo, montrant trois militaires, deux de la Garde Côte comorienne et un gendarme, agressant violemment un passager du bateau Acadie, au port de Mutsamudu. Les autorités prennent des mesures disciplinaires et ouvrent une enquête suite à cet incident grave.

 

Le port de Mutsamudu a été le théâtre d’un acte de violence alarmant hier jeudi 10 août, lorsque trois hommes en uniforme ont brutalement passé à tabac un passager de 28 ans, devant plusieurs dizaines de témoins. La scène a été capturée en vidéo et largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Les agresseurs ont été identifiés comme deux militaires de la Garde Côte comorienne et un gendarme. L’homme agressé, originaire de Singani et âgé de 28 ans, était un passager du bateau Acadie en provenance de Madagascar, en route vers Ngazidja. Les faits se sont déroulés aux alentours de 9 heures 30 devant le portail camion du port de Mutsamudu, en face de l’agence Acadie.


Selon le chef de l’agence Acadie, le commandant Cheikh, l’incident aurait été déclenché par une altercation au cours de laquelle le passager aurait agressé le gendarme en uniforme. Cependant, il n’y a pas eu de témoins pour confirmer cette version des événements. Par contre, dans l’après-midi, la victime de cette agression nous a livré la version suivante : «Nous nous sommes rendus à l’agence pour vérifier la véracité de la rumeur concernant le report du voyage au 11. La situation s’est rapidement tendue, et l’un d’entre nous a même évoqué la possibilité de débrancher un ordinateur, bien que cette idée ait été déconseillée. À ce moment-là, des gendarmes sont intervenus et nous ont invités à les accompagner pour discuter de la situation. Nous avons suivi leur demande, mais l’atmosphère est devenue encore plus électrique lorsqu’un des gendarmes a élevé la voix et employé un langage inapproprié. À ce moment critique, j’ai tenu à rappeler que j’étais un être humain et méritais d’être traité avec respect.

 

Cependant, le gendarme a continué à hausser le ton, ce qui m’a poussé à prendre la décision de ne plus les suivre, car je ne me sentais plus en sécurité. C’est alors que le même gendarme est revenu avec véhémence pour me reprocher de ne pas l’avoir suivi et s’est précipité vers moi de manière agressive. » Malheureusement, ses collègues ont également pris part à cette escalade de violence en brutalisant le jeune homme, le frappant violemment et le traînant au sol. Le lieutenant-colonel Tachfine Ahmed, commandant national de la gendarmerie, a qualifié l’incident de « grave » et a annoncé « l’ouverture d’une enquête approfondie ». Il s’est en outre avéré, comme il l’avait également fait savoir, que les trois gendarmes impliqués dans cet acte ont été mis aux arrêts. L’origine des violences qui ont éclaté est due au mécontentement des passagers, comme mentionné précédemment, suite au report du voyage de ces derniers, initialement prévu pour le jeudi 10 août, désormais repoussé au vendredi 11 août. Selon une source interne à la compagnie maritime Acadie, cette modification de planning aurait été décidée par l’armateur pour favoriser le déplacement, le même jeudi, de militants de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc), qui devaient se rendre au congrès du parti prévu ce dimanche 13 août.

Par Ahmed Zaïdou et Sardou Moussa

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