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Port de Mutsamudu I La Scp veut recruter «de force» les dockers occasionnels

Port de Mutsamudu I La Scp veut recruter «de force» les dockers occasionnels

Société | -   Sardou Moussa

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La Société comorienne des ports veut des dockers salariés, mais ces derniers préfèrent l’emploi occasionnel. Après des pourparlers infructueux, un avis de recrutement a été finalement lancé par le directeur général de la société. De leur côté, les débardeurs ne comptent pas en rester là.

 

Le bras de fer est de nouveau engagé au Port International Ahmed Abdallah Abderemane (Piaaa) entre les dockers et les dirigeants de la Société comorienne des ports (Scp). Les premiers sont interdits d’accès au port dès ce jeudi 12 janvier, d’après leurs dires. Ils ne comptent toutefois pas rester à la maison. «Nous n’allons pas rester dans nos foyers. Nous serons dehors, sur la place Dodin, pour un sit-in», nous a prévenu, hier mercredi, Swayifi Youssouf alias Selea, docker et chef de file d’un mouvement de contestation spontané, qui s’oppose à une décision du directeur général de la Scp.


Le samedi 7 janvier dernier, Mohamed Saïd Salim Dahalane, a en effet publié un avis de recrutement de dockers, précisant que les «dockers occasionnels du port sont prioritaires». Cette démarche est pourtant décriée par ces derniers. «Jadis nous travaillions avec les agences de transport maritime, mais depuis un certain temps la Scp a décidé de reprendre la petite manutention, rappelant que celle-ci lui revient de droit. On s’est alors mis d’accord que l’on partagerait les recettes des colis déchargés en deux, après paiement par elle des camions [chargés d’acheminer la marchandise entre le bateau et l’entrepôt du port]. Peu après elle a exclu les agences du marché. Puis un autre moment, elle a décidé de ne plus payer seule les dépenses des camions, et nous nous sommes encore pliés. Mais voilà qu’elle revient encore avec cette histoire de vouloir nous enrôler. Il n’en est pas question», ranchérit le porte-parole des dockers.


Le mercredi dernier, devant des journalistes, le conseiller juridique de la direction régionale de la Scp avait tenté d’expliquer la situation, en arguant que «pour une fois, les dockers occasionnels ont la chance de devenir salarié et de toucher un salaire mensuel qu’ils aient ou pas travaillé à temps plein».Sauf que les intéressés (qui, pour certains, comptent derrière eux des décennies de carrière en tant que travailleur occasionnel), eux, s’estiment plus heureux avec leur statut de travailleur libre. «Il veut soi-disant nous recruter pour nous payer 75 000 francs par mois. Cette somme, je peux la gagner en trois jours, avec un seul bateau, et après prélèvement de sa part par la société», assure Swayifi.

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