Le gouverneur de Ndzuani s’est vu interdire l’accès au port de Mutsamudu lors de sa visite, le vendredi dernier. Cet incident a fait beaucoup couler de salive dans l’île, où beaucoup continuent de se demander encore s’il est lié à l’opération Wuambushu. Les autorités portuaires ont refusé l’entrée au gouverneur alors que, d’après ce dernier, il avait un rendez-vous avec elles. L’incident a été annoncé sur la page du gouvernorat, peu de temps après.
La Société comorienne des ports (Scp) a démenti le rendez-vous dans un communiqué, affirmant que la demande du gouverneur pour accéder au port de Mutsamudu n’était jamais parvenue à la direction générale. Le communiqué a souligné que «la visite aurait dû être organisée conformément aux règles applicables en matière de sécurité et de sûreté Isps, et que la Scp regrettait les désagréments causés au gouverneur».
Et comme si le communiqué ne suffisait pas, le lendemain samedi, les mêmes autorités du port de Mutsamudu ont organisé une conférence de presse pour verser d’autres éléments dans leur défense. L’on y a appris que, contrairement à ce qui se dit, « le gouverneur n’a pas été interdit d’accès au port ». Le conseiller juridique de la Scp au niveau de Ndzuani, Abdou Malide, a même soutenu que «la voiture du gouverneur a même fait un tour dans la cour du port», mais «sans être en mesure d’affirmer si le gouverneur était à bord». Ces versions diffèrent complètement de celles livrées par le gouvernorat, d’après lequel le gouverneur aurait passé 40 minutes d’attente devant le portail du port, pour finalement apprendre que le rendez-vous a été rejeté sur ordre «d’en haut».
Incident lié à l’opération Wuambushu
Cet incident serait lié aux actions engagées par le gouverneur contre l’opération Wuambushu, du nom de ce projet du gouvernement français de raser des habitations «illégales», d’expulser massivement des «sans-papiers» et de sévir contre les hordes de bandits qui mènent la vie dure aux habitants de Mayotte.
Le gouverneur a tout d’abord pris un arrêté pour imposer un certain nombre de conditions à ces reconduites, comme l’identification formelle des personnes embarquées, puis, le jeudi dernier, il a également instauré un «comité de vigilance » dans l’île, censé «gérer les effets collatéraux de l’opération Wuambushu à Maore».