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Port de Mutsamudu I Mésentente entre l’autorité portuaire et l’Onicor

Port de Mutsamudu I Mésentente entre l’autorité portuaire et l’Onicor

Société | -   Sardou Moussa

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La direction du port de Mutsamudu est à couteaux tirés avec celle d’Onicor, depuis quelques jours. La dernière accuse même la première de «fermetures récurrentes de la plateforme portuaire à nos équipes de terrain et aux camions de livraison de nos clients, comme moyen de pression pour obtenir le paiement d’une facture».

 

Summum de cette mésentente, les autorités régionales de la Scp (Société comorienne des ports) avaient interdit d’accès et de sortie du port aux camions d’Onicor, il y a une semaine. Plusieurs litiges sont à l’origine de cette crise, mais, au cours d’une conférence de presse tenue le lundi dernier par des cadres du port, un seul avait été abordé : celui concernant la redevance liée au dépotage des conteneurs. Concrètement, lorsque les dockers déchargent un conteneur (celui-ci peut peser aux alentour de 27 tonnes), ils peuvent facturer ce travail au propriétaire de la marchandise, jusqu’à 54 000 francs. Sur cette somme, le port y prélève 5 000 francs de redevance.


Ce sont ces 5 000 francs qu’Onicor refuse de payer. Et la raison est simple : «Onicor ne sollicite plus les services des dockers du port, mais emploie ses propres agents pour le dépotage de ses conteneurs», explique Miroidi Abdou, le directeur général d’Onicor. «Si on employait les dockers du port et que ces derniers abimaient notre produit, qui nous paieraient les dommages ?», interroge-t-il, ensuite.
Il n’y a pourtant pas si longtemps, l’Onicor avait bien recours au service des dockers attitrés du port (à noter que le port n’emploie pas de dockers mais a donné autorisation à certaines personnes d’y travailler comme dockers moyennant la redevance ci-haut mentionnée). Mais un malentendu a mis fin à ce partenariat, comme nous l’a de son côté expliqué Rastami Mouhidine, le conseiller privé du patron d’Onicor. «Avant, nous travaillions avec eux, mais ils demandaient à être payés aussitôt le travail terminé, or chez nous la procédure de décaissement est longue. Cela ne leur convenait pas ; et en réclamant leur dû, ils pouvaient parfois se montrer violents, comme la fois où ils nous ont enfermés au bureau. Cela, ajouté aux nombreux dommages qu’ils infligeaient au riz quand ils le déchargeaient, a donc été la raison de notre rupture».


En somme, et si l’on en croit les dirigeants d’Onicor, l’autorité portuaire de Mutsamudu voudrait lui faire payer doublement le dépotage de ses conteneurs. Mais ceci n’est pas le seul motif de mécontentement d’Onicor. Ce dernier estime qu’»en dehors de tout cadre légal, l’autorité portuaire de Mutsamudu s’arroge le droit de décider de manière unilatérale des tarifs injustifiés et des procédures de travail contraignantes et couteuses». Une autre affaire, cette fois de droit d’accès au port, est encore évoquée.
L’autorité portuaire de Mutsamudu ferait payer à chacun des 40 agents d’Onicor de l’île de Ndzuani dont la fonction requiert une présence au port, un droit d’accès dans l’enceinte portuaire de 4 000 francs, chaque mois. Or, selon toujours Rastami Mouhidine, au port de Moroni, ce droit est seulement de 5 000 francs par agent et par an. Jusqu’à hier jeudi, les deux sociétés n’avaient toujours conclu leurs négociations sur toutes ces questions.

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